Chapitre 46

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Le canon de mon Swith&Wesson dans sa direction et mon regard se voulant assuré, je lui fis comprendre sans un mot que je ne serais pas aussi conciliante que je l'avais été jusque-là à son égard.

— De quoi est-ce que tu parles ?

Il affichait un sourire qui se voulait rassurant, pour lui-même, ou pour moi, mais qui ne parut à mes yeux que confus et désemparé, les mains devant lui comme s'il voulait arrêter quelque chose face à lui. Si la douleur de menacer et haïr celui que j'aimais comme le pire déchet de l'humanité était forte, celle de me souvenir de quoi il en retournait était bien pire et me retournait les entrailles de la pire des façons.

Ce n'était plus la déception et le désespoir amoureux qui m'animait, mais la haine et la colère d'avoir été trahie par l'une des personnes les plus chers à mes yeux, mon âme-sœur. Je le haïssais et ne pouvais pas supporter ce sentiment lancinant. Comme de l'acide et des aiguilles.

— Quand j'y repense, il y avait plein de trucs qui n'allaient pas.

Prise au sein de mes pensées, celle de rassembler avec surprise les événements dans ma tête, comme un puzzle, comme si je ne lavais pas fait incessamment durant quatre jours consécutifs, me prit tout entière. Sans baisser mon arme ni relâcher ma concentration, je me tournais vers celui qui me faisait face. Se demandait-il si je savais ou bien se disait-il simplement que j'avais piqué une crise ? Avait-il pensé qu'un jour je le saurais où pensait-il que ça n'arriverait jamais

— De quoi tu parles ? il fit l'imbécile devant moi insolemment, pensais-je alors que je voyais son sourire se faner à plusieurs reprises quand bien même tentait-il de l'élever une dernière fois.

— Ce n'est pas une surprise. Des mensonges à répétitions, ton horrible tendance à ne jamais communiquer, car putain pourquoi sinon n'aurais-je appris qu'à la fin que tu connaissais mon frère et que tu me l'avais caché en sachant que je t'en avais parlé, où plus simplement tous ces moments où tu te mettais dans une colère démesurée, car je fouillais un peu : la lettre, Troy, les questions, à chaque fois tu te refermes.

Ne voulant manifestement pas comprendre où je voulais en venir avec lui, il se contenta de me regarder d'abord surprit, puis ennuyé :

— Tu penses vraiment que ce soit le moment de régler tes comptes avec moi ? Genre là maintenant quand le club crame ? Tu n'es pas sérieuse, n'est-ce pas ?

Autant j'avais de la peine pour lui avant, autant elle disparut à l'instant où il me répondit de cette manière. Mes doigts se refermant autour de larme, je me mordis les joues aussi fortement que je le pus pour ne pas faire quelque chose que j'allais regretter le reste de ma vie.

— Je crois que tu ne comprends pas bien, mais ça va venir, ne t'en fais pas. Tu vas te souvenir de tout.

Ne lui laissant pas de réagir, j'enchaînais :

— Et puis, il y avait cette première épreuve. Je m'en souviens parfaitement Avant que je ne me prenne une torgnole, la cagoule à dit le nom de mon frère et j'ai senti que tu ne me regardais plus dès cet instant. Tu sais parfaitement qu'il s'appelle Luis et pas seulement Asher. J'aurais dû m'en rendre compte à ce moment-là ! Mais je ne pouvais pas savoir que tu avais fait bien pire pas vrai ?

— Viens en aux faits je ne pige rien ! Et dépose cette arme putain !

La rage supplanta mon système. Car ce n'était plus un corps dans lequel je vivais, mais un automatisme à mes émotions, un automatisme qui ne cédait qu'à celles rationnelles ou du moins de celles que je considérais comme tel au moment présent. Car l'amour était un poison et putain le voir penser qu'il y aurait une autre raison à une colère pareille de ma part envers lui m'énervait encore plus.

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant