Chapitre 8

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       Le vent soufflait et la pluie tombait à flot. Comme toujours, malgré le temps, c'était une vraie délivrance de sortir des bâtiments scolaires. Je rejoignis ma moto en courant presque, car je souhaitais éviter un maximum de gens et la pluie si possible.

Je vérifiais qu'elle allait toujours bien et soupirait de soulagement. Personne ne l'avait touché ni rayer. Luis se serait moqué de moi en voyant agir comme lui alors que je me moquais de lui. On ne pouvait pas comprendre ce sentiment tant que nous ne possédions pas de moto, surtout chez les Mahon. Je montais et commençais à m'en aller, avant d'avoir une crise cardiaque. Une voiture venait tout juste de stationner au milieu du chemin. Je devins rouge de colère en freinant brusquement. La conduite n'était décidément pas donnée à tout le monde. Je posais un pied au sol et retirais mon casque.

— Non mais ça ne va pas ? Hurlais-je furieuse.

Une tête passait à travers la fenêtre de la voiture. C'était Amber. Je soufflais alors qu'elle faisait un mouvement de la main et levait le sourcil.

— Il t'arrive quoi meuf ? Elle me demanda. T'es qui d'abord ?

Qu'elle m'ait oublié ou non était le dernier de mes soucis.

— Tu trouves ça normal de stationner au milieu du chemin, je lui rétorquais ahurie. Allez déblaie ! Maintenant ! T'as eu où ton permis ?

Elle grimaça et manqua de m'insulter, mais décida de se bouger. Je ne lui parlais pas plus et me surprenais de son manque de répondant. Avant elle en avait plus, mais bon, c'était tout aussi bien pour moi. Je décollais mon pied du sol et m'apprêtais à partir quand j'entendis à nouveau un bruit, cette fois un ricanement étouffé.

Je tournais la tête et m'apprêtais à engueuler quelqu'un quand je vis North et ses potes près de la grille, non pas loin de moi. Il se tenait assis contre le capot de sa voiture et s'allumait une cigarette ses yeux plantés dans les miens. Connard. Je grimaçais alors que son sourire s'agrandit. Il expirait une bouffée de fumée et murmurait quelque chose à ses amis qui entrèrent dans la voiture. Bon dieu quand bien même il aurait l'air attirant, l'état de ses poumons l'était beaucoup moins. Bien que ce ne soit pas mon problème, il devrait penser à arrêter. Quant à moi j'essayais, même si ce fut difficile. Fumer, ce n'était pas quelque chose de classe.

Un soupir passa mes lèvres. Je devais partir. Je sentais toujours son horrible regard sur moi. Rageant intérieurement, je lui dis alors :

— Tu veux ma photo ?

Il sourit narquoisement. Et bien qu'il le dit, je pus voir de lui qu'il ne semblait pas aussi joyeux ou moqueur qu'il ne le montra, mais plus sondeur. Pourtant, ça m'énerva. N'était-il pas en colère en cours de littérature ? Je fus sûre que démolir l'avant de sa voiture serait très satisfaisant. Je ne lui jetais aucun regard, convaincu qu'il savait à quel point il me mettait hors de moi, je détestais perdre du temps. Finalement, avant de détourner le regard, ma main se posait sur la nuque. Cette fois ce n'était pas douloureux, mais chaleureux et agréable.

North fronça le sourcil en voyant ma main sur ma nuque, mais je l'ignorais. Je remis en marche ma bécane et soufflais, j'avais froid. Il faisait très froid. J'attrapais mon casque et le laissais à nouveau tomber. Quelqu'un venait de foncer sur ma moto, à l'arrière. Je faillis tomber la tête la première. En colère, je rangeais la moto et sortis furibonde. Où avaient-ils pu tous avoir eu leur permis mon Dieu ?

— Que se passe-t-il encore merde ?

Je m'apprêtais à hurler quand je reconnus un certain groupe de trois filles sortir de la voiture.

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant