Chapitre 31

46 5 0
                                    

— Terminus, mademoiselle.

Je levais les yeux sur le chauffeur qui d'un mouvement de tête et un visage inexpressif, il m'indiquait la station déserte qui faisait office de terminus. Sortant du siège où je m'étais pratiquement endormie sur la route, je rejoins les portes ouvertes n'oubliant pas de le remercier. Le bus était vide, il ne restait plus que moi. J'étais la seule à cette station-là.

— Merci.

Dès que je fus dehors, tandis que le vent frappa brusquement mon visage, les portes du bus qui m'avait amené jusqu'ici se fermèrent sans attendre et le chauffeur disparu avec lui la seconde suivante.

Never Ever était le terminus de la ligne de bus que j'avais prise et peut-être même des seules qui existaient ici. C'était un endroit à la périphérie de la ville. Un endroit sinistré qui n'avait sa place que pour très peu de chance et quasiment personne. Je n'étais personnellement jamais venu ici, mais j'avais entendu parler de cette ambiance pour le moins fantôme qui n'excitait que les âmes avides de peur et frisson.

L'arrêt de bus devant lequel je me tenais était petit, sûrement pour deux personnes et penché dans la terre crasseuse. Il avait plu récemment et le brouillard était monté dans cet endroit pratiquement sans habitations peuplé seulement de végétation. J'inspirais et repris chemin voulant me dépêcher. Alors, je parcourus un sentier battu, mais très large, comme ces grandes routes de terre au milieu de nulle part entre la forêt et les montagnes. Et lorsque je le terminais, j'arrivais devant un autre arrêt-de-bus. Celui-ci était pratiquement détruit ou affaissé au sol, et je devinais facilement que c'était un ancien arrêt qui n'était plus à présent.

Resserrant ma poigne autour de la bride du sac que j'avais prise avec moi, je regardais l'heure sur mon portable : il était dix-sept heures ; et il faisait encore jour. Du moins, à travers le brouillard humide, et la lumière blanche voir grisâtre qui traversait couche de nuage dans le ciel, éclairant à peine nos têtes ou la noirceur de la forêt qui m'entourait.

Je me détournais alors de l'arrêt-de-bus et fis face à l'endroit pour lequel j'étais venue dans cet endroit sinistré : La sainte miséricorde, The Holy Mercy ou même La Santa Misericordia. Elle portait son nom dans plusieurs langues ici et, mais toutes voulaient dire la même chose.

C'était un hôpital spécialisé dans le traitement des troubles mentaux, mais aussi des personnes en difficultés, où l'on enseigne des valeurs telles que la discipline et le respect tout en leur venant en aide. Ce bâtiment est divisé en deux parties, et celle des jeunes ou des personnes en difficulté, ce n'est pas avec les médecins, mais avec les bonnes sœurs, dans un cadre de méditation et de servitude comme le disait le site. De toute façon, son principal intérêt, était d'être un hôpital psychiatrique. Et c'était pour ça que j'étais venue

La Santa Misericordia était l'endroit où se rendait chaque semaine North et pour lequel il ratait énormément de réunions de Hydra. En toute honnêteté, c'était une curiosité malsaine qui m'avait poussé à venir, car je voulais savoir qui était Troy et quel était cette histoire avec Charleigh. Et même si ce n'était pas mes affaires, et comme North ne désirait pas m'en parler, j'avais décidé de voir le principal concerné. C'était une décision que j'avais prise il y a un moment, le lendemain de sa seconde absence. Le lendemain où il m'avait lancé un regard atrocement froid lorsque j'eus à lui en parler bêtement.

La façade de l'hôpital était gigantesque. À plusieurs mètres de moi se dressait un grand bâtiment de briques rouges avec plusieurs fenêtres de plusieurs mètres de hauteurs en voûte sur le bâtiment face à nous et en contrebas des autres. Juste en dessous, il y avait de gigantesques escaliers de pierres grises sur les côtés qui montaient et se rejoignaient sur une sorte de façade ou estrade plus grande accompagnée d'une balustrade toujours de pierre. Dessus trônait une statue d'un ange vêtue d'une robe à manche longue avec des mains qui se rejoignaient creusés en prière avec des ailes derrières. En dessous par contre, il y avait cette grande place annonciatrice : The Holy Mercy and Her Sisters ; Home for Troubled Minds. La façade n'était honnêtement pas rassurante. Froide et repoussante, elle donnait juste envie de fuir dans la seconde.

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant