Chapitre 12

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Mes doigts caressèrent la feuille, s'arrêtant aux endroits qui étaient formés de creux. Là où j'avais appuyé si fort à l'époque que certains endroits de ces lettres que je parcourais étaient troués ou bien déchirées. Je me souvenais encore de la façon dont furieuse, j'avais écrit plus grossièrement que je ne l'avais jamais fait, barrant lignes et lignes, mots et mots, n'étant jamais satisfaite de ce que j'écrivais. Mais j'avais été aussi triste, ce qui expliquait les tâches d'encres et de larmes qui avaient effacés certains mots.

C'étaient des lettres pour ma mère. Paige.

Lorsqu'elle était partie sans prévenir, ça m'avait fait un choc assez terrible pour que j'en vienne à écrire des lettres que je saurais jamais envoyés, car son nouveau foyer m'était inconnu. Si aujourd'hui, j'avais pu avoir la chance de revenir voir celle que j'étais avant, je lui aurais dit de cesser de telles futilités. Une personne qui était partie sans prévenir et sans donner la destination à ses proches ne voulait pas être retrouvée. En conséquence, la personne qui voudrait la voir serait privée de contact.

C'était en repensant aux amis que j'avais abandonné que j'avais ressortie ces vieilles lettres. Au final, je leur avais fait la même chose que cette mère à qui j'en voulais m'avait fait. Nous étions pareilles, et je savais que je ne répondrais jamais à Phoebe, ni Samy, ni Jarod, ni Marley, et ni Curtis. Du moins, ce n'était pas dans mes plans.

Un mal de crâne vint me faire grimacer alors que je rangeais ces lettres. La privation de sommeil que je m'étais infligée ces derniers jours avait fait ses effets en dépit de la sieste que j'avais fait hier soir. Ne voulant pas ainsi m'attarder ni sur mon mal, ni sur ma fatigue, craignant qu'en restant dans mon lit, je ne m'en relève jamais, je décidais de me lever. L'instant d'après, après avoir piqué un toast et enfilé ma veste, je sortais de la maison prête à monter sur ma bécane.

— Woaw ! M'exclamais-je surprise. Qu'est-ce que tu fous là ?

North était devant chez moi, posé contre sa propre bécane noire où « Hydra » était marqué et non loin « Asap Abyss ». Il devait vraiment être fier du gang pour marquer la dernière suite de mot, car habituellement ce n'était que « Hydra » qui était marqué sur les motos.

Bonjour ? Piquait-il à nouveau désagréable.

J'agitais alors ma main lasse et enchainais :

— Oui, oui, bonjour, tu es content ? M'enquis-je puis ajoutant : Tu connais mon adresse toi ?

— À peu près tout Hydra la connait, haussa-t-il les épaules.

Quelle évidence, me dis-je. J'avais oublié.

— Tu es là pour voir mon père ? Si c'est le cas, il est absent.

North se redressait de sa moto, le visage assez fatigué, mais pas moins aussi présentable qu'il ne l'avait toujours été, et se rapprocha :

— Ça aussi je le sais, indiquait-il puis répondit : En fait, j'étais là pour toi.

Pour moi ?

Pour moi ? Tu rigoles n'est-ce pas, ironisais-je surprise.

En prenant en compte, leur relation, il était tout à fait impensable, qu'ils viennent spécialement un matin pour me voir, quelle que soit la raison qui l'ait fait venir jusqu'ici par ailleurs. Ce n'était qu'un baratin surement. Je fronçais alors les sourcils voulant plus d'explication.

— C'est tout à fait impossible, ris-je. Tu n'as aucune raison de venir me voir alors que nous nous connaissons à peine. Tu peux me donner des explications, claires et possibles ?

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant