HYDRA - the torn souls

Chapitre 24

Après coup, le canon du pistolet sans sécurité de Bjorn se posa sur le front de Griffin et un silence d'effroi envahi la salle un instant avant que les abois auxquels se livrait le gang jusque-là refassent surface. Les cris transperçaient les murs et les divisions se multipliaient plus le temps passait, si bien que je me crus un instant qu'Hydra se livrerait à une guerre interne. Jamais encore, je n'avais vu une pareille cohue et je pus deviner à son visage que lui-même n'avait pas fait cette expérience, ou alors ce n'était peut-être pas arrivé aussi violemment.

— Pose-t-on armes salop ! Hurlait Drew qui s'avançait vers Bjorn tandis qu'un des amis à l'attaquant l'arrêtait.

— Je la poserai dès que cette tapette bougera son cul de là et me laisseras passer ! Riposta Bjorn de sa voix tranchante et sans appel.

L'instant d'après ce fut Griffin aussi qui levait son arme et la pointait sur le front de son adversaire. Et même si tout le monde savait qu'aucune balle ne sortirait, la tension était telle que moi-même je me vis tressaillir et me rapprocher de North afin de me sentir en sécurité. Ce dernier sembla inspirer, je le sentis lorsque mon bras cogna son torse, mais passa son bras autour de ma taille. Je lançais alors un regard plein de désarroi à mon père qui hocha la tête et avança au milieu de la foule que tentait de calmer Esme Soto juste devant son comptoir.

— ¡Callate ! ¡Es la bala de mi arma la que recibiréis si continúas! (Fermez-la ! C'est la balle de mon arme que vous recevrez si vous continuez !)

La seconde suivante où Major avait saisi son arme et l'avait pointé sur ses subordonnés en hurlant à la mort le plus sérieusement possible, tout le monde se tut sans plus attendre. Il ne parlait en espagnol que lorsqu'il était vraiment en colère. Beaucoup des membres de Hydra, oubliaient ses origines portoricaines à cause du nom Major qu'il utilisait le plus souvent, mais il s'appelait aussi Álvaro et tenait son caractère de son père. Si sa mère avait tenu à l'appeler Major et la mienne Maxime, tandis que mon père avait voulu Valentina, il continuait à dégager cette présence qui fit taire tous les siens.

— On est bien tous conscients que la situation n'est pas ce qu'elle devrait être ! Mais, maldita mierda, on ne va pas s'étriper alors que celui que nous devrions tuer à l'heure actuelle, c'est Carlos !

Certains hochèrent la tête et d'autres restèrent en retrait toujours en colère et divisés.

— Maintenant qu'on est d'accord sur un point ! Il regarda les autres en faisant une pause tout, en levant les bras par réflexe. Nous allons devoir nous mettre d'accord sur un autre point sans mort !

Des murmures se levèrent en un épais brouillard de confusion et Major décida de continuer en fusillant Griffin, Bjorn tandis que je m'avançais en m'éloignant de North. C'est là que tout allait commencer.

— Carlos s'est fait la mâle après avoir joué la puta chez nous et on ne va pas le laisser faire, mais nous devons nous mettre d'accord sur la manière d'agir, car à ce que je vois personne n'arrive à se mettre d'accord.

Carlos était un membre de Hydra, aujourd'hui prit en flagrant délit de traîtrise : c'est une taupe. Cette sale merde revendait des informations sur le gang à Fire Devils avec l'aide d'une de ses putes, Carmen, avec qui il entretenait une relation de client à favorite, une sweeties holes à Esme Soto. Ils aidaient même Fire Devils, nos ennemis depuis quelque temps, à détourner les cargaisons de drogue qui devait nous être livrées. C'est pour ça que les cargaisons prenaient autant de temps à venir, avait-on réalisé avec horreur. Il donnait la came aux autres et faisait le toutou ici. À présent, lui et sa putain étaient en fuite et aux dernières nouvelles s'étaient réfugiés dans les bras de leurs clients qui leur avaient conférés officiellement leur protection.