Chapitre 47

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— Ma... Major ! Tentais-je d'appeler mon père un peu plus tôt entre deux crachats de sang après m'être faite planter douloureusement, mais heureusement sans que ce ne soit trop grave. Major !

Sortie des flammes du club qui à peu de secondes près s'effondrait sous le poids des flammes sur moi, j'avais accouru sur le terrain vague là où se battaient les hommes et là où les coups de feus volaient à tout va. C'était une guerre ouverte tard la nuit, et l'un des deux camps mourrait ou s'effondrerait avant l'arrivée de Hoffman et ses hommes.

La nuit noire nous recouvrait sous son manteau épais et le vent ne soufflait plus que de son odeur de poudre et de sang, dont le premier s'engouffrait avec la fumée du bar et du motel qui avait suivi dans les flammes au sein de mes poumons. Mais je ne cédais pas à la toux et maintins mon arme aux creux de mes mains pour retrouver Hawks et Major. La plupart des hommes n'ayant plus de balles ne se battaient plus qu'avec leurs mains où certains réussissaient à retrouver un morceau de verre ou d'autre de métal qui n'avait pas fondu dans l'incendie afin de planter son adversaire. Mais il y en avait presque plus et les derniers à avoir des balles étaient ceux qui ne devaient pas mourir aux yeux des deux camps. Major ne devait pas mourir.

— Laisse-moi putain ! Hurlais-je.

Un homme venait de m'attaquer par derrière sans que je m'y attende. Un coup de couteau dans le dos au sens littéral du terme. Un cri de douleur et m'effondrant quasiment au sol, je me retournais et lui tirais une balle dans la tête sans même y penser à deux fois. J'avais tué un homme, mais il m'avait planté un coup de couteau dans le dos et je n'étais certainement plus d'humeur après la disparition de Saunders à faire preuve de compassion.

Il s'effondra au sol et je me relevais avec beaucoup de mal. Il m'avait planté entre l'épaule et le milieu du dos, alors j'avais évité le pire. Mais maintenant ça faisait deux coups de couteau et je ne devais pas en prendre un troisième si je ne voulais pas crever sur le champ. Un dans le dos, un sur la cuisse droite. J'avais donc beaucoup de mal à me déplacer par la suite lorsque je repris chemin.

Cependant, à mes yeux, là n'était pas là le pire.

J'avais gaspillé une balle et il m'en restait que deux. Je devrais les conserver si je voulais aider mon père lorsque je le retrouverai.

L'anxiété au ventre, je saisis un homme au hasard et lui collait mon arme sur la tempe en bloquant ses bras par derrière afin qu'il ne retourne pas la situation à mon désavantage. Alors, je lui exhortais :

— Toi là ! Où est Major ! Álvaro si tu veux ! Conduis-moi à la lui sinon c'est une balle que Hoffman va retrouver au fond de ton crâne !

Le gars était plutôt jeune, et bien que ne voulant pas paraître faible il voulut conserver ses insultes et ses conneries de mâle alpha, il s'apprêta quand même à me donner ce que je méritais de savoir. Cependant, au moment où il voulut parler un coup de feu m'interrompit. Regardant rapidement de là d'où ça venait j'aperçus Griffin...

— Griffin ! Hurlèrent affolée et apeurée.

L'instant d'après, je lâchais le col de l'homme que je venais de menacer un peu plus tôt, et me dirigeais vers l'homme aux éternelles lunettes noires.

— Griffin !

Dans tous mes états, je rejoins à genoux Griffin qui tomba au sol, une main pressant son ventre. Une main sous son dos et une autre parcourant son haut qui s'imbiba de sang, je répétais inlassablement son nom, ne voulant pas croire à ce qu'il venait d'arriver. Et avant que je puisse m'en rendre compte, un second coup de feu était parti. Je venais de tirer sur le tireur lui-même de Griffin, qui tomba lui au sol, surement mort. Heureusement mort, me dis-je alors que je reportais mes yeux sur celui qui m'avait longtemps accompagné.

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant