La sonnerie retentissait une dernière fois tandis que je m'évertuais à éviter la cafétéria. L'envie de retrouver mes amis et m'expliquer à propos de North était la dernière chose que je voulais faire ce matin, et encore plus depuis ce qu'il s'était passé hier. La colère bouillait toujours dans mes veines et la rancune me rongeait aussi bien que le fit la maladie que je trainais avec moi depuis que j'évitais Saunders. Un simple rhume, ce n'était pas grand-chose de toute façon...
Je soupirais et tournais dans le couloir de droite en direction de la réception qui m'avait appelée dans la matinée par l'intermédiaire d'un surveillant, en compagnie d'Alexia. Aujourd'hui, et depuis certainement trois jours, celle-ci avait adopté le style très chic du Manhattan revisité. J'aurais juré avoir Blair Waldorf devant moi, et la question de savoir qui j'aurais devant moi peut-être demain trottait dans ma tête.
Je levais la tête faisant mine d'être lasse et rit finalement à ses jacasseries.
— Maintenant que Megan est célibataire, j'ai une question Max, commença Alexia, tu es sûre à cent pour cent qu'elle est hétéro ? Pas bi ? C'est surréaliste ! Megan Herrera quand même !
— Franchement Alex', je m'exclamais amusée et vraiment lasse de ses nouveaux amours constants, en parlants de surréalisme, Tu t'es remise de te faire chopper dans le bureau de Bardeau ?
Alexia s'arrêta pratiquement à ma question puis fut inexpressive.
— En fait le plus traumatisant, plutôt que de nous voir chercher les réponses, c'était quand elle nous a demandé pourquoi nous étions à moitié nus, puis elle tira une moue dégoutée en pensant à Tyler. Elle n'aurait jamais soupçonné le neveu de proviseur fricoter, et encore moins avec moi.
— Mais alors et toi et Tyler ?
— Relation d'un soir, il ne voulait pas plus, honnêtement j'ai été touché dans mon estime personnelle, mais on survit !
Je tirais un petit « Oh » surpris, car je pensais réellement qu'ils allaient se mettre ensemble, mais il s'avérait que je n'avais pas eu le bon flair cette fois-ci. Tyler était surprenant quand il le voulait, et Alexia n'allait définitivement pas aussi bien qu'elle le prétendait. C'était un de ses amours de longue date. Enfin bon ! Je haussais les épaules et entrais dans la salle de la réception.
— Oh mon Dieu, quels énormes cartons ! Elles sont pour Max madame Koval ?
La vieille secrétaire de l'administration fronça le nez et saisit un de ces nombreux bonbons au caramel collant qui trainait dans un pot en verre. Madame Koval était une femme qui portait une permanente, et qui n'avait définitivement pas bon goût en maquillage et en matière de vêtement sans compter son caractère aigri pour la vie et les humains. Certains se demandaient encore comment elle avait eu un mari et des enfants, de ce que j'avais pu entendre. Tous étaient majeurs aujourd'hui.
— C'est pour ça que je l'ai appelé, répondit lasse Koval qui tirait sa tête dépressive de tous les jours. Prenez-les et allez-vous-en.
— Vous allez bien Koval ? Je demandais tandis que je m'appuyais contre son comptoir lustré et ciré, évitant les tas de feuilles et la boite à caramels.
— J'allais bien jusqu'à ce que vous me posiez la question mademoiselle Mahon, puis elle pointa les cartons. Ce sont des affaires de votre frère, elles ont été retrouvées dans les dortoirs. Prenez-les avec vous à moins que vous vouliez qu'elles ne traînent encore quatre ans... Maintenant si vous pouviez enlever vos mains du comptoir ?
Je me tournais alors vers les cartons, Alexia reposa les cahiers auxquelles elle touchait, et j'en saisi un. Les affaires de Luis. Ses affaires. Je pensais que nous avions tout récupéré, mais j'avais tort.
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HYDRA - the torn souls
Mystery / ThrillerAu croisement de leurs âmes, là où leurs cœurs se sont égarés. « Étouffer. Noyer. Tuer. » C'est ainsi que pourrait décrire la relation auquel met fin Valentina Mahon. Et ce n'était pas elle la victime de la tragédie. Mais désormais il est tro...