Chapitre 33

52 4 0
                                    

L'amour.

C'est un beau sentiment.

Du moins, jusqu'à ce que la vie ne te crache à la gueule histoire de te montrer que la vie n'est pas aussi rose qu'on ne voudrait le croire. La réalité te rattrape et là tu te demandes si ce sentiment est encore vrai, s'il a existé ou même encore s'il est assez fort pour te permettre d'endurer tes déboires.

Un jour, Major m'a dit que son père lui avait dit, du peu qu'il me parlait de mi abuelo, que ce dernier considérait l'amour comme une arme à double tranchant. Entoure des personnes qui ont la même âme et les mêmes bas secrets que toi, car sinon... Cet amour dans un cas comme dans un autre te détruira ou détruira la personne d'en face. Si vous n'êtes pas destinés à finir ensemble, il est inutile de pousser le destin à écouter, car il est transcendant et n'écoute personne. Major ne l'a pas écouté, et aujourd'hui, je me demandais s'il pensait comme lui.

L'amour est une épreuve constante qui teste ta capacité à t'adapter et accepter le pire de l'autre sous prétexte d'un sentiment que tu ne peux pas discerner. Et si tu arrives à accepter la part de ténèbres de cette personne, alors il faut apprendre que le corps ne peut pas toujours suivre l'âme ou ses désirs. Personnellement, je ne pouvais pas accepter ces choses qu'avait faites North : ses mensonges sur mon frère.

Qu'ils soient importants ou juste bêtes, ce n'était pas ça le plus important ou le plus étouffant. Au delà de savoir que je ne pouvais pas lui faire confiance, c'était cette incapacité à la détester qui me répugnait. Savoir que malgré ma colère, je décolérais tout aussi vite et me prenait l'envie d'aller le prendre dans mes bras pour sentir cette odeur qui était seulement la sienne. Lui et seulement lui me faisait sentir ainsi, et je n'aimais pas ça. Cette marque ou ce sentiment, ce n'était pas un beau sentiment à l'instant présent et pour ça j'avais ressenti le besoin de partir loin et ne plus le voir au moins le temps d'un jour. Et j'espérais, si notre relation se terminait un jour, ne pas avoir à le ressentir à nouveau.

Car il y avait des personnes qui ressentaient la partie rose de ce sentiment, je ne faisais pas partie de cette catégorie apparemment. Non.

Moi, ce qui m'avait été donné, par mon simple désir d'entêtement, c'étaient des mots de tête toute, la soirée et le lendemain, des douleurs au corps et une sensation permanente de froid frigorifiant. Et au-delà de tout ça, c'était cette sensation de cœur noir... et brisé. Un cœur perdu qui ne semblait pas pouvoir trouver chemin ou quelconque lumière à l'écart de cet homme qui à mon écart devenait ma faiblesse lorsqu'il n'était pas mon rayon de soleil.

À la fin, l'amour, que ce soit pour un frère ou un homme, c'était accepter de se voir dépossédé de son indépendance. Accepte de ne plus être libre de ses sentiments, son corps ou juste sa liberté. Une horrible dépendance chaleureuse en tant de paix et destructrice en tant de guerre.

— Vous devriez attacher une chaine à votre moto señorita, me gratifia un vieil homme alors que je descendais de ma moto. Vous vous le ferez très vite voler.

Je lui accordais un sourire chaleureux.

— C'est gentil de votre part abuelo, mais ce ne sera pas nécessaire. Passez une bonne journée et faites attention à vous !

Bien que je m'étais rendue loin de chez moi, j'étais toujours sur les terres de Hydra et ma moto par sa marque attestait appartenir au gang. Si quelqu'un me la volait, il aurait autant à régler des affaires avec moi et mon Beretta 92 qu'à mon père et ses hommes. Ces derniers temps, nos affaires marchaient de mieux en mieux malgré, nos longs préparatifs pour la bataille contre Fire Devils avec qui chaque jour nos tensions s'intensifiaient.

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant