HYDRA - the torn souls

Chapitre 3

         Nous étions samedi et l'après-midi était aussi vite arrivé que la semaine s'en était allée. Je m'étais réveillé tard

Pourtant, cet après-midi me paru long et tortueux, non pas parce que je n'avais rien de spéciale à faire, mais plus par la conscience et la culpabilité qui ne voulaient plus me quitter. J'avais définitivement tué Samy, mais au moins les chaines étaient brisées. Je me sentais atrocement libre, ironiquement, et si elle souffrait surement encore maintenant, elle serait mieux sans moi et avec quelqu'un d'autre à l'avenir.

Je soufflais de dépit et fronçais le nez. J'avais envie de vomir et cette sensation de froideur tombe que j'avais depuis mon réveil ainsi que ce mal-être, cette douleur, ne me quittait pas. Je me demandais vraiment ce que j'avais fait. Je soupirais une fois encore et regardais le ciel. Le vent soufflait et la pluie tombait à flot. Je humais l'air frais de l'extérieur et soufflais en mon for intérieur. C'était une vraie délivrance de sortir en temps de pluie, car l'air y était frais. Je pouvais respirer. Mais cela ne m'aida pas à me sortir de mon humeur maussade.

— Hey ! M'appela à nouveau Jarod qui me rejoignait avec les autres à la hâte alors que j'attendais devant les grillages.

Tous les lundis midi, nous mangions tous ensemble, incluant Phoebe et Logan dans la bande, au diner. Et cette fois, il n'y aura bien évidemment pas Samy. Je voulais de toute manière me changer les idées, en espérant que mes deux amis n'entament pas le sujet que je savais qu'ils allaient entamer. De plus, je ne savais pas non plus comment entamer le sujet de mon départ demain chez Major.

Je ne le ferais probablement pas, pensais-je distraitement.

Appuyée sur le capot de la voiture, j'observais Jarod et Marley arriver à toute vitesse et éreintés. Je les saluais rapidement et leur lançait un regard lassé faces à leur mascarade. On dirait que courir un peu allait les tuer. C'était leur faute d'arriver et de sortir en retard à chaque fois. Nous rentrâmes dans la voiture, et attendirent Phoebe et Logan qui étaient en chemin. Ils ne dirent rien avant de finalement se lancer.

— Max, hurla affolé Marley entre deux respirations saccadées. Tu n'imagines pas à quel point à je stressais ! Samy est venu comme ça sans prévenir au milieu de la boite !

— Elle a failli péter un plomb quand elle t'a vu ! Elle a vraiment déraillé, je ne sais même pas pourquoi ! On ne lui a rien dit hein, j'te jure !

Je haussais les sourcils d'apparence imperturbable.

— Ça je le sais très bien, je rétorquais.

— Comment ça tu le sais très bien ?

— Elle a entamé le sujet ce matin.

— Et ? Demanda Jarod curieux.

— Disons que par erreur, je lui ai révélé ma connerie, je pensais qu'elle parlait d'hier soir, mais finalement non.

Marley posa la question auquel je n'avais pas de réponse :

— Vous êtes encore ensemble ?

Je m'apprêtais à répondre que je ne savais pas trop à quel stade nous étions, mais deux coups sur la voiture nous interpelèrent. Marley et moi ouvrîmes les portes : c'était Logan et Phoebe, le premier montant à l'arrière et la dernière à l'avant.

— Désolé pour le retard, la prof nous a retenus.

— Qu'avez-vous encore fait ?

— Absolument rien, nia Phoebe.

Jarod, les mains au volant, tourna la clef de la voiture et mit en marche le moteur alors que je passais ma tête à travers la vitre. J'étouffais. J'avais l'impression de me retrouver emprisonnée dans un flot interminable de chaleur : un volcan. Une sensation qui m'empêchait de respirer et me donnait envie de vomir ainsi que le tournis. Un enfer qui ne s'apaisa pas, mais que je réussis à oublier un court instant alors que Jarod allumait la radio et passait des chansons.