Chapitre 43

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La nuit suivante. Je suis passé chez North récupérer mes affaires. Et ce malgré le restant de désir de déni qu'il me restait.

Néanmoins, cela ne m'empêcha pas de rester un moment à trainer avant de prendre mes affaires dans sa maison. Car tous ces moments que nous avions passés me revenait en tête comme un doux rêve et un poison à la fois. Ces moments.

Et une seconde fois en quelques jours, tandis que le possesseur de la maison, temporaire, était toujours présente, je fis une crise. Ses mots doux, gentils, ses rires, sa présence, et la façon dont je voulus rester ici et ignorer tout ce que je savais. Je ne l'avais pas supporté, trahie par moi-même.

Le miroir réduit à l'état d'éclats, matelas retournés, bureau « vidé » de toutes ses affaires ainsi que les étagères, ce ne fut plus que la colère qui anima mes actions. Non... la tristesse, profonde et déchirante. Je ne contrôlais plus mon corps ni mes pulsions. Devenue folle et furie. Ce n'était plus qu'un condensé et une succession de choses que je ne voyais pas venir moi-même. Et North ne l'avait pas non plus vu venir, car quand il entra il failli exploser entre la colère et l'incompréhension de mon action, mes agissements récents.

— Putain Valentina ! Hurla-t-il de toutes ses forces ses mains sur la tête alors qu'il observait sa chambre réduit à l'état de néant et décharge. Qu'est-ce que tu as foutu ? Putain de merde !

Il avait tourné le long de sa chambre observant ses affaires et hurlant combien il ne comprenait pas et demandant pourquoi j'avais fait ça. Puis, il s'approcha de moi d'abord contenant sa colère furieuse, pour me montrer un visage soucieux de ses affaires, mais aussi de moi vue en folle furieuse.

— Mais dis-moi ce qu'il t'arrive ! Tu m'ignores, tu fous des crises, tu hurles, tu pleures, tu pars, et maintenant tu réduis mes affaires à néant ? Tu es devenue folle ?

Il regarda le plafond comme s'il vivait la pire chose de sa vie.

Ça ne me fit rien. Je vivais pire.

— Tu deviens de plus en plus bizarre ces derniers temps ! Parles...

Mes nerfs lâchèrent à la dernière phrase et ce fut un rire nerveux et incontrôlable qui prit possession de moi.

Bizarre ?

— Bizarre ?

Je mordis les lèvres ne voulant pas lâcher tout ce que j'avais sur le cœur. Car ce que j'avais sur le cœur, c'étaient des vérités et de l'amour.

Valentina aimait North. Et North la conduisait à sa perte. Son existence autrefois devenue un bonheur n'était plus qu'un poison lent et mortel.

— Exactement ! Répéta-t-il d'accord avec ses propos.

— Et puis merde ! Lâchais-je ne pouvant plus me contenir après ces paroles aberrantes.

Je me rapprochais de lui et lui hurlais dessus mon index pointant sur son torse.

— Je ne suis pas bizarre, mais en colère ! Je suis brisée, furieuse et complètement perdue ! Divisée entre mes sentiments et ma raison, mes ressentiments ! J'ai l'impression de devenir complètement folle, car putain de merde ce truc de « soul mate » et même juste le fait que je t'aime (je levais les yeux au ciel ignorant les larmes qui perlait aux coins de mes yeux alors que les deux derniers mots avaient été prononcés avec un rire nerveux et amer) me pourrissent la vie et ne m'aide pas à prendre la décision que je devrais prendre !

Le simple fait d'avoir des sentiments pour lui était juste...

Le simple fait que je sois son âme sœur était une sale blague du destin ou de la vie !

Pourquoi moi. La question qui tournait inlassablement en moi.

— Je ne comprends rien, cracha-t-il lui haussa commençant à perdre son sang froid. Je ne pige rien ! Pourquoi t'es dans cet état-là ?

Il se rapprocha de moi encore alors que j'avais reculé.

— Crache le morceau !

Comme si c'était facile.

Je le repoussais en arrière lorsqu'il me toucha et ne ressentit derrière ce corps frémissant d'un amour brisé que du dégout et de la colère.

— Ne t'approche pas de moi ! Hurlais-je avant de bégayer perdant la raison et le cadenas à mes mots comme s'ils tombaient tous un à un telle une chute d'eau : c... car j'ai l'impression que si tu le fais... je pourrais retomber dans tes bras alors que je ne devrais pas.

Je pris une grande inspiration.

— Je n'aurais même pas dû au départ...

Mon calme anormalement retrouvé, je décidais de laisser mes affaires. Ce n'était pas comme si j'allais les utiliser, et de toute façon, je ne voulais plus le faire. C'était impossible.

Je fis demi-tour et sortais de la chambre, puis descendais les escaliers ignorant les pas derrière moi de North qui indiquaient qu'il me suivait à la hâte. Je pressais le pas et rejoins en vitesse la porte et l'ouvris à la volée. L'air frais. Loin d'ici. C'était tout ce que je désirais. Je n'aurais pas dû venir.

Le vent du soir me frappa le visage et fit flotter mes vêtements au-dessus de ma peau lorsque je sortis de la maison de son oncle. Le vent soufflait fort, comme s'il reflétait tous les ressentiments tout au fond de moi. J'enfilais ma veste sur le chemin et m'apprêtais à montrer ma moto en passant la jambe de l'autre côté, mais un poignet me retint. Je m'asseyais sur la moto et me retournais pour apercevoir North qui était, lui aussi, en colère.

Je le détestais. Je le détestais. Sa vue était insupportable. Je l'aimais.

— Hoy, Valentina, grinça-t-il, énervé. Tu ne peux pas venir après m'avoir ignoré, piquer ta crise, foutre en l'air mes affaires, me hurler dessus et t'en aller sans donner une seule explication !

Il resserra sa prise autour de mon poignet et je ne fis pas le moindre effort pour m'en détacher tandis que je me mordis les lèvres.

— Ça fait un peu beaucoup là ! J'ai le droit de savoir ! Parles !

Sans l'écouter une seconde de plus, j'arrachais mon poignet de sa prise et enfilais mon casque au plus vite. Car derrière, c'était un torrent de larmes qui jailli déjà de mes yeux et je ne voulais pas qu'il les voit. Je ne voulais pas qu'il voit à quel point je l'aimais encore, et je ne voulais pas le voir moi non plus. Je démarrais la moto avant qu'il ne puisse m'en retirer. Il fallait que je parte avant de craquer.

Hush.Ashes

C'est arrivé chez mon père que je laissais tomber ma moto à terre sans même prendre le temps de vérifier si elle allait bien. Je courus chez moi en larmes et en jetant mon casque au sol. J'ouvris la porte et je criais le nom de mon père qui se trouvait dans le salon.

— Valentina ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Je ne savais plus quoi faire, je ne le supportais plus. Tout était de trop et j'avais l'impression que mon monde s'écroulait. Tout ça ne pouvait plus durer. Il fallait que je le lui dise... Car il était encore le seul dans ma vie. Je m'effondrais dans ses bras. 

HYDRA - the torn soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant