Chapitre 88

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CHAPITRE 88

Menacer pour avoir

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Je monte les marches de l'escalier qui grince à chaque pas que je fais, je vais dans ma chambre, j'ouvre la petite porte noiraude, je vois un lit une place et une fenêtre, j'arque un sourcil en voyant la chambre, je m'installe sur le lit en enlevant d'abord mes chaussures puis je m'endors fatigué de ma marche.
Je me réveille assez vite, à la première heure, je descend les marches sans prendre à manger, je salut l'homme au guichet et je sors en courant, je place mes lunettes de soleils pour me cacher un peu, car je suis quand même en fuite.

Je marche de nouveau en cherchant désespérément un moyen de rentrer et savoir où je me trouve,

Je vois au loin, une station service, j'entre à l'intérieur, je vais dans les rayons, je prend trois bouteilles d'eau et un sandwich, je vais à la caisse, c'est un adolescent qui mâche un chewing-gum, il passe mes articles un par un, je met aussi,une barre chocolaté, il attend mon argent, il me montre sa main, je feinte de le faire et je pars en le saluant, il saute de son comptoir, il court vers moi, il prend mon bras et il le tire, il me regarde en fronçant les sourcils:

« -¿Quién eres?(T'es qui toi?)

- Lâche-moi, je ne peux pas te payer de toute façon! »

Il me regarde de haut en bas, il me lâche doucement, j'arque un sourcil en voyant qu'il m'a compris:

« - Qu'est-ce que tu fais ici en Colombie?

- Je suis en Colombie, putain de merde. »

Je place mes mains sur mon visage en ouvrant grandement les yeux, je panique complètement, je bois de l'eau pour essayer de me calmer, je respire fortement.
Il prend mon bras,nous passons le comptoir, il m'emmène devant une cage d'escalier, nous montons les marches une à une, il ouvre une porte donnant sur un petit appartement, une femme est en cuisine, j'entends des enfants rires et jouer, il me fait entrer et il m'installe sur une chaise devant une table.

La femme se tourne, je vois qu'elle est aveugle, je souris même si elle ne le voit pas, elle me dit bonjour, elle pose une assiette devant mes yeux, je pose avant les articles que j'ai volé sur la table:

« - Excusez-moi pour ça.

- Ne t'en fais pas c'est rien, c'est la survie c'est tout. »

Je lui souris en baissant la tête honteuse, des enfants arrivent vers moi, ils sont cinq, mes yeux s'ouvrent en grand me laissant dans une stupeur extrême, l'enfant court vers moi, je souris avec tendresse, je le câline heureuse:

« - Tu es là petit. »

Il hoche la tête en me souriant, puis il repart jouer avec ses frères et sœurs, je prend le verre d'eau que je bois, l'adolescent s'assoit à côté de moi et me remercie pour son frère, je discute avec lui heureuse d'enfin parler avec quelqu'un sans avoir à mimer des gestes pour expliquer mes envies ou mes idées.
Je parle avec la femme aveugle, elle est douce et agréable, sa voix est calme et apaisante, cette femme m'a enlevée chacune de mes angoisses, je ne suis plus nerveuse, j'ai l'impression d'être dans un nuage volant dans le ciel et comme si rien ne c'était passé, comme si je n'avais jamais touché une arme et tuer quelqu'un, c'est tellement rassurant,
Je l'écoute parler avec merveille, c'est comme si elle avait balayé tout mes chagrins mais la seule chose qu'elle n'arrive pas à enlever de mon esprit, c'est lui, ses yeux verts émeraudes que je n'arrive pas à enlever de mon esprit, je le vois tout le temps, il me hante.

Je sens une main se poser sur ma joue, je lève la tête, je le vois, il est face à moi, sa main me réconforte je vois ses lèvres bouger, ses yeux verts me regardent, je suis complètement hypnotisé par son regard, j'approche ma main de la sienne, je la place sur sa main chaude:

« - Je suis là. »

Je cligne des yeux, mais je ne le vois plus, mon coeur se déchire peu à peu ne le voyant plus, je vois juste ses yeux aveugles me regarder et ses lèvres me sourire, elle enlève sa main de ma joue, je baisse la tête sur le sol en pensant de nouveau à lui à ses tatouages qu'il n'a pas voulu me dire leurs significations, sauf celle de Méduse, mais le tatouage qui m'intrigue c'est la date noté sur le haut de son pectoraux:

15.04.07

Cette date l'avait énervée, quand je lui avais demandé la signification, pourquoi il ne veut pas sortir de ma tête:

« - C'est une bonne question.

- Pardon? »

Elle me regarde en souriant, j'arque un sourcil, j'ai parlé à voix haute pour qu'elle entende ma question, cette question me torture énormément, je voudrais trouver une réponse:

« - C'est l'amour. »

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