Chapitre 87

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CHAPITRE 87

La station service

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Je marche encore et encore dans ce quartier, mes jambes ont mal à force de marcher depuis des heures, je passe une route en esquivant les voitures roulants à toutes vitesses, je passe une petite forêt tropicale remplis d'insectes me répugnant, je vois enfin au loin une petite épicerie, je cours vers celle-ci mourante de faim et de soif, j'ouvre la porte de l'épicerie qui fait un bruit de sonnerie pour annoncer ma présence, je passe dans les petites rayons, je prend deux bouteilles d'eaux, un sandwich et un paquet de chips, en même temps je passe à côté d'une dame qui a son sac sur son épaule, j'y glisse ma main en lui prenant son porte monnaie ensuite je me dirige jusqu'à la seule caisse, je pose mes articles, il les passe, en attendant je vois une paire de lunette que je pose aussi sur la caisse et un bâtonnet de bonbon:

« - ¿Esto será todo? (Ce sera tout?)

J'hoche la tête sans avoir compris ce qu'il vient de dire, je souris en prenant le sac qu'il me tend, sauf que je lui tend les billets que j'ai volé à une dame.
La dame se dirige vers la caisse pour payer ses articles, mais elle cherche son portefeuille, je marche en souriant en posant les lunettes sur mon nez, j'ouvre la porte de l'épicerie en partant du magasin. Je marche sans savoir où aller, je me cache derrière les lunettes de soleils, je marche en bord de route épuisée, les cheveux en pagaille soudainement un grand camion s'arrête à côté de moi. Il ouvre la portière et il me sourit c'est un vieux, il me propose de monter, je regarde avant son camion, il a des chèvres dans le coffre extérieur, je monte à l'intérieur en le remerciant:

« - Holà pequeña niña.

- Holà. »

Je ne parle pas, le vieux chantonne une musique en espagnol:

« -Esquilo ovejas, paseo, amo la granja, los cerdos, los cerdos, doy pasto a las vacas, las vacas, amo la granja llena de animales. »

Je le regarde du coin de l'œil pendant qu'il chante sa chanson, je souris en bougeant la tête à cause du tempo de sa musique. Je me met à chanter avec lui:

« - Amo la granja llena de animales. »

Il essaye de me faire comprendre une phrase que j'ai dû mal à comprend, je fronce les sourcils à chaque mot qu'il prononce, il essaye de me miner, j'ai enfin compris, je rigole en hochant la tête pour accepter, il me sourit doucement puis nous arrivons dans une petite ferme, il y a un enclos avec des vaches broutant l'herbe malgré la nuit, je vois au loin une grange et une petite maison en pierre, c'est une ferme de l'époque.
Je le suis, il me fait entrer dans sa petite maison, je dépose mes chaussures et ma veste, je vois un escalier en bois et plus loin un petit salon vielleux, il y a une cheminée en pierre, une petite musique est à côté, une petite table en bois où il s'assoit, il découpe avant des tranches de pains qui beurres et il place une petite tranche de jambon dans chacune des petites tartines, il m'en tend une que je prend en le remerciant, je prend une bouchée en souriant.

Il se gratte la nuque gêné, il m'emmène dans la grange devant une grosse botte de foin, il me donne une couverture et une lampe à l'huile, je le remercie, il part en me saluant:

« - Buenas noches.(Bonne nuit.) »

Je m'installe dans la botte de foin, je m'entoure dans la couverture, j'éteins la lampe à l'huile puis je m'endors dans cette grange.
J'entends le bruit du coq, qui me réveille, j'ouvre les yeux doucement en baillant, je me lève lentement, j'enlève le foin collé dans mes cheveux puis je sors de la grange, je vois déjà l'homme nettoyer les enclos des différents animaux, je vais le voir et je l'aide à donner à manger aux animaux, je met des graines dans leurs gamelles.
Nous déjeunons ensembles, je l'aide à préparer en cuisant deux œufs sur une casserole, on se place sur une chaise et nous mangeons, il y a un silence, car nos langues d'origines font qu'on ne se comprend pas.

Je monte maintenant dans son camion, nous chantons sa chanson puis il me dépose dans un petit village, il me sourit et il me salut avec sa casquette qu'il place ensuite sur son crâne, je le salut à mon tour en le remerciant, je m'aventure dans ce petit village misérable, je vois un petit bar, je me dirige vers celui-ci, je rentre à l'intérieur, ce bar est remplis d'hommes qui me regardent, toujours lunettes de soleils sur mon nez, j'avance jusqu'au bar, je m'assois sur un siège, je commande un verre d'un cocktail sans alcool, je bois une gorgée en regardant la télévision qui montre des hits de musiques, je finis mon verre puis je pars sans payer, le barman crie pour que je revienne, je me retourne et je lui fais un clin d'œil:

« - Un cadeau de la maison, vraiment? Gracias! »

J'ouvre la porte du bar, je marche dans la rue remplis de maisons délabrées, je continue de marcher, je reste pendant cette journée dans ce village, quand le soir arrive, je me dirige vers un motel délabré, je pars devant le guichet, il y a un homme qui fume en regardant la télévision de sa chaise. Je touche la petite sonnette pour montrer ma présence, l'homme tourne la tête vers moi:

« - Une chambre por favor.

- ¿Qué?(Quoi?) »

Je souffle en essayant de mimer une chambre, il lève les yeux et les sourcils en hochant la tête, il me fait le signe pour que je lui donne de l'argent, je gonfle les joues, je prend son col de t-shirt:

« - Vous allez vraiment laisser une femme sans défense dehors alors qu'elle a vingt ans, voulez-vous ma mort sur votre conscience? »

Il regarde de gauche à droite, en hochant la tête fébrilement:

« - Gracias. »

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