[Île des Az'Driss, Triangle des Bermudes,
19 Avril 20**
12H43, heure locale ][ Taima ]
J'écarte les voilages translucides de mon lit, arrêtant de faire semblant de dormir. Azaz est venu me voir il y a plusieurs minutes. Il m'a caressé les cheveux, m'a encore dit qu'il était désolé, mais qu'il souhaitait plus que tout que je découvre ce à quoi ressemble son peuple.
Va chier.
J'ai autre chose à foutre que du tourisme. J'ai des sœurs à rejoindre. Merci de m'avoir soignée, bonsoir.
Depuis que je me suis réveillée, je fais semblant de beaucoup dormir et de souffrir plus qu'en réalité, tout ça pour paraître faible et endormir la vigilance générale. En vérité, je me sens plutôt en forme.
Enfin, enfin pour quelqu'un qui à prit une balle il y a à peine plus d'une semaine.
Je sors du lit et avise ma tenue : une longue robe fluide à bretelles, toujours confectionnée dans cet étrange tissu mauve, légèrement cintrée à la taille, fendue d'un côté, au décolleté aussi plongeant devant que derrière... Apparemment, ils ne portent que ça ici... mais je n'y crois qu'à moitié. Je me demande si ce ne serait pas plutôt Azaz qui se tape un gros délire en m'habillant comme une poupée sexy...
Bref, je ne suis pas du tout habillée pour une évasion, mais tant pis.
Je fouille dans un placard, encastré dans l'un des murs de nacre, caché par un voilage. J'y trouve un grand rectangle de tissu, tout brodé d'arabesques et de morceaux de nacre aux formes irrégulières. Tout le pourtour est agrémenté de petits disques de métal blanc martelé. Cette étoffe doit coûter un bras ! Azaz ne doit pas être n'importe qui. Mes yeux tombent ensuite sur une ribambelle de bijoux brillants et bruyants, soigneusement rangés dans l'encastrement. Je crois me souvenir qu'Azaz a sous-entendu que beaucoup de personnes comptaient sur lui, ici. Mais au-delà d'avoir un poste à responsabilités, il doit avoir l'aisance financière qui va souvent avec...
Je décide de draper le long rectangle de tissu brodé autour de ma tête et de mes épaules. Ç'aura le mérite de cacher ma poitrine, parce que même si elle est plate, je ne suis pas hyper à l'aise dans cet accoutrement, là, tout de suite. Peut-être aussi que ça m'éviterait d'être reconnue trop rapidement. J'en doute, mais l'espoir fait vivre. Je m'avance vers l'entrée, jette un coup d'œil entre les rideaux.
Rien.
Personne.
Cool.
Je prends une profonde inspiration, me glisse hors de la chambre. En faisant mes pas aussi silencieux qu'on me l'a appris, je traverse un couloir longé de portes, fermées par des rideaux de tissu, de coquillages ou de perles, puis atteins un escalier en colimaçon, tout iridescent de nacre.
Décidément...
Je me fige, me cache derrière la rambarde presqu'aussi haute que moi et me mords la lèvre. Il y a quelques personnes qui vaquent à leurs occupations en contrebas. J'inspire un grand coup, prends mon courage à deux mains et descends les marches en faisant le moins de bruit possible.
J'ai peut-être l'impression de sentir chaque vaisseaux sanguins se remplir, se vider et recommencer à l'infini dans mes oreilles, mais je sais que l'un des meilleurs moyens de passer inaperçu, c'est de faire comme si tout était normal.
Rien n'est normal.
Rien.
Je passe un étage, personne ne me remarque. Un deuxième étage, idem. Un troisième étage, les membres d'un petit groupe à l'autre bout du palier portent leurs regards sur moi. Je déglutis en me pinçant les lèvres. Je ne suis pas souvent sur le terrain normalement lorsque je travaille avec les filles. Alors une mission d'infiltration ?
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TRINITY - Tome 3 : Rencontre du troisième type
Ciencia FicciónL'institut Electre Even a été détruit, beaucoup de marqués ont été emportés. Ceux qui restent doivent trouver une nouvelle cachette. Les Indominus Lex on prouvé à quel point ils sont redoutables. Taima a été enlevées par une créature recouverte d'é...