[ 18 ] Intrusion, papillons et punch

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[ Demeure de Vadim Aslana, sud de Moscou, district Central, Russie
24 Avril 20**
22H48, heure locale ]

[ Tjana ]

Couillon de Vadim Aslana. L'idée même qu'il porte le même nom que quoi me fait chier.

Cette situation-ci devrait vite être réglée.

Nous avons été obligées d'attendre son retour dans sa demeure moscovite à cause de son soudain attrait pour les plages noires du Sud de la France et les gangsters qui y vivent... Durant deux jours, on a rongé notre frein en gardant un œil sur Kazakov. Bon, en réalité, on a squatté chez lui pendant tout ce temps pour être certaines qu'il ne préviendrait personne à propos de notre retour sur le sol russe.

Mister Kazakov pointe du doigt une belle propriété au sommet d'une colline, entourée d'un jardin, lui-même encerclé d'un haut mur de pierre et d'un portail de fer forgé.

— À cette heure-ci, il est presque seul. Il ne devrait pas être trop difficile pour vous de lui régler son compte et de récupérer la chevalière, puisque vous êtes si fortes, grogne-t-il.

— Ça devrait aller, affirmé-je en chargeant mon pistolet avant de tâter mes Guan Gun, cachés dans mon dos, sous ma veste.

Alysse vérifie son propre pistolet tandis que Katinka dégaine ses couteaux papillon.

— N'oublie pas, Kat', reprends-je en anglais. Tu les dézingues discrètement, si tu t'en sens capable...

— Je l'ai fait une fois, pourquoi pas deux ?

— C'est pas comme ça qu'ça marche, Kotenok.

— De toute façon, le but n'est pas d'effectuer un véritable massacre, si ? demande Alysse en jetant son mégot dans une poubelle. Pas d'explosion ni rien. On les maîtrise juste. La vraie cible, c'est Vadim.

Je hoche la tête.

— N'oublie pas non plus que l'honneur de s'occuper de lui me revient, s'il te plaît.

La brunette opine du chef, devient invisible. Alysse et moi avançons vers le portail de fer. Évidemment, celui-ci est fermé. Nous passons par-dessus. Le bruit de nos chaussures faisant grésiller le gravier attire l'attention. Une bande de gros bras apparaît et nous encercle. Il n'ont pas le temps de dégainer pistolet ou talkie-walkie pour prévenir le propriétaire des lieux. Alysse et moi tranchons l'air d'un bras, utilisant nos pouvoirs pour les chasser.

Nous dépassons les hommes inanimés au sol pour traverser à grands pas un jardin mal entretenu. Nos boots martèlent une volée de marches et nous arrivons face à la porte. Ma petite amie et moi échangeons un regard médusé. Il n'y a personne d'autre pour protéger une personne possédant une telle fortune ?

Le mec a clairement pris la confiance.

Alysse hausse les épaules, alors je toque à la porte. Pas de réponse. J'enfonce le panneau de bois d'un grand coup de champ de force. Pas de réponse.

Une balle rebondit contre mon bouclier.

Ah, si !

Trois hommes apparaissent, nous tenant en joue. Je les enferme dans une bulle avant de les faire valser par une fenêtre. Fermée, la fenêtre. Alysse plaque ses mains sur ses oreilles en me lançant un coup d'œil fâché.

— Quoi ? On se lance pas dans une bagarre dans une maison en espérant ne pas faire de bruit !

Ma petite amie lève les yeux au ciel en souriant face à mon flegme. Sans me répondre, elle propulse sa main an avant. Sa fumée devient opaque et projette deux hommes contre le mur derrière eux. Ils s'échouent dans un glapissement. Je fais signe à la jeune femme de me suivre en restant derrière moi maintenant que j'ai fait disparaître mon bouclier translucide pour un meilleur effet de surprise. Une lumière dorée éthérée, c'est pas des plus discrets... Nous arrivons dans un salon où plusieurs hommes et femmes sont debout, aux aguets après avoir entendu le vacarme que nous avons fait.

TRINITY - Tome 3 : Rencontre du troisième typeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant