[ Inter chapitre N°11 ]

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[ Washington D.C, U.S.A,
04 Juin 20**,
04H24 ]

[ Nikita Dmitriev ]

Depuis près d'une heure maintenant, c'est figé devant la baie vitrée et un verre de vodka à la main que je donne mes ordres en observant leurs effets sur la situation en contrebas. Cette dernière ne se décante toujours pas en ma faveur, ce qui m'exaspère. Les choses traînent en longueur, je n'apprécie pas cela.

Pourtant, les paramilitaires haut gradés sous mes ordres sont là pour mener mes hommes sur le terrain. Les scientifiques immoraux travaillant à ma botte sont également présents pour contrôler les agissements et le taux de sérum perfusé dans le corps des chiens qui grognent en bas, grâce à leur machines bipantes affichant des constantes vitales et des dosages. Pourquoi cela ne s'arrange-t-il pas plus rapidement ?

Du coin de l'œil, à ma droite, je remarque qu'Alexeï Liamine porte sa main à son et qu'Eléna reste statufiée. Elle, ses pupilles sont dilatées, me prouvant qu'elle se trouve dans un autre monde. Un monde sans limites et presque sans règles, formé de pensées et de souvenirs, un monde duquel elle seule peut me protéger.

Liamine tourne son visage vers moi. En tant que général de mon armée privée, c'est lui qui reçoit toutes les informations afin de juger celles que je dois entendre pour ne pas me noyer sous les détails inutiles. Il déglutit avant de se lancer, ce qui n'est pas de bon augure.

Boss, les sous-sols ont été attaqués.

Ma paupière inférieure tressaute. Un tic nerveux qui m'arrive rarement.

— Et vous n'avez rien remarqué d'inhabituel sur les caméras de surveillance ? demandé-je en posant mon verre sur la table la plus proche.
— Elles ont été trafiquées. Les vigiles au poste ont été assommés et ligotés puis l'alarme a été désactivée. Le temps que la relève arrive et se rende compte de ce qu'il se passait, les sous-sols ont été vidés et incendiés.
— Je ne veux pas d'excuses, je veux des résultats ! tonne ma voix grave.

Liamine ne s'en formalise pas. Jamais.

— Je sais bien, Boss, mais nous pouvons peut-être encore...

Mon poing rencontre violemment la paroi de verre face à moi. C'était la première chose à frapper qui s'est présentée. La vitre tremble un peu, mes phalanges craquent. Toutes les personnes présentes dans la pièce sursautent, se figent, le silence tombe subitement. Puis mes effectifs reprennent scrupuleusement leur travail. Seule Eléna n'a pas sursauté face à cet accès de rage, à peine un clignement d'yeux surpris. Ma seconde main enserrant mon poignet, je plie et déplie lentement les doigts de ma main volontairement malmenée.

— Liamine, sors et dirige les troupes sur place.
— Bien, Boss, acquiesce-t-il en tournant les talons.
— Et emmène les « deux gros chiens ».

TRINITY - Tome 3 : Rencontre du troisième typeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant