Spider-Girl //Spider-Man (Tom Holland)

Chapitre 2

Trois ans sont passés depuis ces événements. J'ai 16 ans, j'habite toujours dans la grande tour Stark, qui est devenue la tour des Avengers. Ils ont comme projet de déménager à la campagne, j'espère qu'ils ne me laisseront pas toute seule ici.

Depuis ma morsure et la découverte de mes nouvelles facultés, j'ai décidé de ne plus aller au collège et de ne pas m'inscrire au lycée. Les Stark ne m'ont pas forcée à continuer et je leur en suis reconnaissante. Ils ont été une très bonne famille de substitution mais tout l'amour qu'ils m'ont donné n'a pas suffit à effacer ce sentiment d'abandon qui me suit en permanence.

Comment continuer à vivre en sachant que mes parents pensent que je suis un monstre ? Je n'ai jamais compris ces nouvelles facultés, je n'ai d'ailleurs pas eu envie de les développer et je ne sais pas m'en servir. En trois ans, Tony n'a jamais trouvé quelqu'un comme moi, il n'a jamais pu avoir de contact avec ce labo où ma vie a basculé. Je me suis sentie très seule les premiers mois... Puis j'ai appris à connaitre ces personnes hors du commun, ces personnes qui savent ce que c'est que d'être différents... et je les admire d'autant plus qu'ils ont su apprivoiser leurs nouvelles facultés pour les mettre au service de la population de New York. On ne peut pas en dire autant de moi...

Mes journées sont rythmées de la même manière depuis trois ans : Je me lève, je m'habille, je déjeune... et je m'enferme dans ma chambre, plongée dans des bouquins qui me font sortir de mon quotidien. Déjà avant que mon avenir bascule, j'ai toujours aimé me plonger dans un bon roman, je trouve que c'est la seule façon de voyager quand on est enfermé quelque part et de ressentir des sentiments qu'on ne ressentira jamais ailleurs. Parce que, soyons honnête, jamais je ne pourrai sortir d'ici... Si mes parents m'ont abandonnée, ce n'est pas pour rien, c'est bien parce que j'aurais pu faire du mal aux gens... Rien qu'à la pensée d'avoir un truc dans le corps qui fait que je pourrai tuer ou blesser quelqu'un, j'en ai la nausée.

- Anna ! Tu viens déjeuner avec moi ? J'ai réservé dans ton restau préféré ! Lance Pepper en restant derrière la porte de ma chambre.

Je grogne, je n'ai pas envie de sortir. Depuis trois ans et encore plus depuis quelques mois, Pepper et Tony ne peuvent s'empêcher d'essayer de me faire sortir. Ils ne comprennent pas que je ne veux pas de ces facultés, qu'elles m'empêchent de sortir parce que j'ai peur de blesser les gens dans la rue juste en bougeant le poignet.

- Non, désolée Pepper, une autre fois peut-être.

- Oh allez, laisse-toi tenter ! En plus, Tony a une surprise pour toi !

Je soupire, referme dans un claquement sec le livre que j'étais en train de lire et sors de la chambre.

- Eh bien, en voilà une figure charmante ! Me dit-elle en prenant mon visage entre ses mains. 

Je décide d'éluder sa remarque en disant : C'est quoi la surprise de Tony ?

Au même moment, Tony apparait. Comme à son habitude, il sourit en me voyant mais je sais très bien qu'il est soucieux de mon état, je sais que je deviens un fardeau pour eux au fil des jours... Ils ont toujours voulu avoir un enfant, mais sûrement pas une adolescente complètement déphasée d'avec la réalité. Tony me présente deux espèces de tube en métal.

- Tiens, c'est pour tes avant-bras, ça bloquera la toile qui pourrait sortir de tes poignets. Ne t'en fais pas, ils sont en carbone, c'est très léger et tu pourras sortir sans te faire de souci.

- Mais tout le monde va voir que j'ai quelque chose de bizarre aux poignets !

- Il te suffit de mettre un pull ou quelque chose d'assez large et personne n'y verra rien. Soutient Pepper.

Je souligne le geste d'affection qui, encore une fois, me montre que je ne mérite absolument pas Pepper et Tony comme tuteurs. Parce que, oui, je ne vous l'ai pas dit, mais Pepper et Tony sont devenus mes tuteurs légaux environ six mois après mon arrivée chez eux, tout ça parce que mes parents, voyant qu'aucune solution n'a été trouvée, ont décidé de me laisser chez eux pour « être plus en sécurité. »

Tout en essayant mes « protèges avant-bras », je suis Tony jusqu'au salon principal. Là, je retrouve Steve Rogers attablé.

- Ah Tony, je vous attendais. Bonjour Anna

- Bonjour Steve, qu'est-ce qui vous amène ? Dit Tony sans détour.

- Je crois avoir trouvé la personne que vous recherchiez.

Je soupire, encore des histoires de super-héros. Mais comment font ces gens pour ne jamais avoir peur ? Pour se contrôler ? Pour jouer avec des choses qui les dépassent ? Ce sont aussi des êtres humains qui ont parfois à supporter des dommages collatéraux et, pourtant, la peur ne les paralyse pas, ils continuent de se battre, de croire en leurs idéaux malgré tout.

Pepper me tend mon manteau, elle est vraiment déterminée à ce que je l'accompagne au restaurant ce midi. Juste avant qu'on ne parte, Tony m'interpelle :

- Et alors, ces avant-bras tout neufs ?

Je tends les poignets, geste qui provoque souvent un lancé de toiles et rien ne se produit. Je lui suis reconnaissante de ce cadeau. Je décide alors de faire ce que je ne fais qu'aux anniversaires et pendant les fêtes de fin d'année. Je me dirige vers lui et l'embrasse sur la joue pour le remercier. Je vois Steve avec un sourire en coin et Tony qui ne sait pas comment réagir. Je rougis face à cette marque d'affection que je ne donne jamais en temps normal et me dépêche de suivre Pepper, nous avons une vingtaine de minutes de route avant d'arriver au restaurant.