Chapitre 52

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Gabrielle me rejoint pour le quartier libre de l'après-midi. Elle a décidé de laisser Ned avec Peter pour profiter un peu avec moi. Quel sacrifice elle a fait ! Je m'en souviendrai toujours avec émotion.

Nous marchons dans les rues de Paris, sans oublier de lever la tête dès qu'on le peut pour admirer l'architecture de cette ville. Nous faisons la plupart des boutiques que nous croisons sur notre chemin. Ce moment entre filles me rend vraiment heureuse. Pourtant, Gabrielle remarque en fin de journée que je ne suis pas comme d'habitude. En tout cas, c'est ce qu'elle m'affirme. Je n'attends que son intervention pour lui raconter que, ça y est, Peter m'a donné rendez-vous ce soir, après le couvre-feu.

- Mais non ! Il a fait ça ? Il est allé vite dis donc ! Il devait avoir sacrément peur de te perdre !

- Peut-être oui... Tu ne crois pas que je me monte la tête avec ces idées hein ? Tous les signaux sont clairs là, il veut m'inviter à sortir. T'es d'accord avec moi ?

- Plus que d'accord même ! Que voudrais-tu qu'il te dise d'autre de toute façon ? C'est à toi qu'il a demandé de l'accompagner dehors, c'est toi qu'il est allé retrouver au musée ce matin, c'est à toi qu'il adresse des sourires idiots dès que vos regards se croisent... Tout est clair Anna ! Tu as juste à mettre ta plus belle tenue et à attendre qu'il te déclare sa flamme.

- Ce sera la deuxième fois.

- Oui, mais, cette fois, ce ne sera pas triste.

Je lui souris. Avoir une amie à qui parler m'aide vraiment à faire le tri dans mes pensées et à me sentir entourée. Gabrielle est l'amie que tout le monde rêve d'avoir, elle est belle mais n'en fait jamais trop, elle sait me booster quand j'en ai besoin, elle m'aide dans n'importe quelle situation, même si ça ne la concerne pas, elle...

- Dis, si vous faites des bébés, tu crois qu'ils auront aussi des pouvoirs d'araignée ?

Elle est complètement déjantée, aussi.

Je la regarde et éclate de rire. Je ne sais pas quelle situation m'amuse le plus : Imaginer Peter et moi avoir des enfants ou sa remarque complètement déplacée et à laquelle je ne m'attendais pas.

Notre quartier libre terminé, nous retournons à l'hôtel où Gabrielle s'empresse de sauter dans les bras de Ned. Il faut savoir que c'est la première fois qu'ils sont séparés aussi longtemps en journée. Peter est à côté de Ned et fait une tête dégoutée. Je le comprends, moi aussi, les effusions d'amour, ça me dégoute. Sauf avec lui bien-sûr.

Le soir arrive, nous mangeons tous les quatre comme à notre habitude et nous rejoignons nos chambres. Là, à même pas une heure de notre « rendez-vous qui n'en est pas vraiment un », je panique. Gabrielle va devoir gérer une crise de nerfs ce soir.

- Je mets quels vêtements d'après toi ? Je me maquille tu penses ? Est-ce que je relèves mes cheveux ou est-ce qu'ils sont mieux lâchés ? Je pense qu'il fait froid dans Paris le soir, je devrais peut-être mettre un gros pull... mais je vais être moche avec un gros pull... Tu crois que le mieux c'est d'être moche ou d'avoir froid ? Réponds-moi sincèrement parce que je suis totalement perdue.

- Je te rassure, ça ne se voit absolument pas. Répond Gabrielle en frappant sa main contre son front.

- Moque-toi de moi ! Toi t'as pas eu à stresser avec Ned, tout s'est fait naturellement ! Là, c'est différent.

- Oui mais tu sais très bien qu'il partage tes sentiments. Ça devrait déjà te rassurer.

- Eh bah figure-toi que ça me fait stresser encore plus. Je grommelle.

Gabrielle soupire et vient s'assoir à côté de moi sur le lit. Elle m'entoure de son bras et me chuchote à l'oreille :

- Je pense que Peter n'en a rien à faire des vêtements que tu portes. Si tu veux mon avis, il préférerait que tu n'en portes pas.

Je me lève d'un bond et la fusille du regard. Comment peut-elle profiter de la situation pour s'amuser à mes dépends ? Elle est mon amie ou pas ? Je grommelle toute seule en sortant tous les vêtements que j'ai de ma valise et les pose sur le lit. Je décide de prendre un haut à petites manches, un jeans tout simple et une veste. Je ne veux pas trop en faire et, si j'ai froid, ça me fera une bonne occasion de me réfugier dans les bras de Peter.

Le couvre-feu est à 22h. Peter ne m'a pas vraiment donné d'indications sur le lieu et l'heure. Tout ce que je sais, c'est que je suis obligée de passer par le toit pour sortir, je suis sûre de me faire repérer sinon.

Pour mon plus grand malheur, notre chambre ne se situe pas sous les toits, je ne peux donc pas sortir de la même façon qu'à Venise. Tant pis, il va falloir que j'improvise. Mon vertige ne m'empêchera pas de retrouver Peter. Et puis... C'est pas comme si je n'étais pas entrainée, j'ai appris à contrôler mon vertige depuis le début de mon entrainement, j'ai même aidé l'homme-araignée dans sa mission contre le monstre d'eau, c'est pas un immeuble de Paris qui va m'arrêter !

Déterminée à vivre la plus belle soirée de ma vie, je me glisse par la fenêtre de notre chambre. A peine ai-je mis un pied en dehors que Gabrielle me saisit le bras.

- Tu vas te casser un truc si tu sors par là !

- Et tu veux que je fasse comment sinon ? Je ne vais pas sortir par le hall de l'hôtel quand même !

- Mais c'est hyper risqué et...

- Gabrielle, t'as pas encore intégré le fait que j'ai moi aussi des facultés.

- Oui mais... Tu m'as dit que tu ne savais pas les contrôler comme Peter, et si elles te lâchaient ?

- Je ne sais pas les contrôler comme Peter mais je fais confiance à mon instinct et, crois-moi, rien ne m'empêchera d'aller rejoindre Peter ce soir.

Je m'efforce de lui faire mon plus beau sourire malgré le fait qu'elle a réveillé des peurs que j'essaie de refouler depuis que j'ai ouvert la fenêtre, et m'accroche au montant de la fenêtre pour sortir complètement. Une fois dehors, je m'accroche avec tout l'adhésif que mes mains et mes pieds sont capables de produire et je monte le long de l'immeuble. Je veux prendre de la hauteur pour trouver le meilleur endroit pour atterrir sans me faire repérer.

Une fois sur le toit, je fais un tour d'horizon rapide. Je repère très vite Peter dans le square à côté de l'hôtel. Maintenant, le tout est de savoir comment descendre d'ici... Et c'est pile à ce moment-là que le vertige me rattrape. Il est mon pire ennemi dans ces situations, il me tétanise complètement.

Je regarde à nouveau en direction de Peter, mais il a disparu, impossible de le retrouver dans cette nuit épaisse. Quand, soudain, j'entends des pas derrière moi, et une voix qui s'élève, sa voix.

- Besoin d'aide ?

Spider-Girl //Spider-Man (Tom Holland)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant