If I could, I'd be your little spoon, And kiss your fingers forevermore. But, big spoon, you have so much to do. And I have nothing ahead of me
You're the sun, you've never seen the night. But you hear its song from the morning birds
Well, I'm not the moon, I'm not even a star. But awake at night, I'll be singing to the birds.
— Your Best American Girl, Mitski
Paris me semble vide. Pourtant les Parisiens rentrent chez eux, Aout est en déclin, les rues grouillent de ces fourmis citadines qui se préparent pour le travail.
Quand je rentre à mon tour, je me retrouve face à un appartement vide. Thomas est au boulot, et je m'éventre au sol comme un sac de farine déchiré. Le soleil est parti, avec lui l'été.
Je me sens si seul, perdu dans ma propre noirceur. Les monstres attaquent ma chair, plantent leurs griffes dans ma peau, mordent mes membres, arrachent mes cheveux, mordillent jusqu'à dénuder mes os. Je hurle à la mort, ma gorge se déchire sous mes cris de douleur. J'ai l'impression de mourir, de me faire ravager par mes monstres.
Je ne sais pas où m'accrocher, je suis incapable de respirer, le monde se déchire, implose, les flammes grimpent sur les murs, rampent, lézardent. Satan me regarde dans le blanc des yeux, ses iris rouges perçant mon âme, poignard enfoncé dans ma chair.
Qu'est ce que je fous. Qu'est ce que je fais.
Je me souviens marcher dans les couloirs de la fac, noeuds dans la gorge, blues de l'étudiant qui connaît personne. Je me souviens de son écharpe rouge qui flottait derrière lui comme un omen. Je me souviens du hall de l'immeuble, du livre-liste-de-courses de son père. Je me souviens des films violemment grecs d'Athena. Je me souviens de mes larmes, de mes cris, de ma colère gonflée comme une vague emplie d'écume.
Il pleut.
Août pleure.
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Achille
RomanceIcare brûle, Icare s'enflamme, mais le soleil l'acclame. Icare aime le soleil d'un amour éternel