VIII - ARI.

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POINT DE VUE DE LYS :

On est arrivé un peu avant neuf heures. Cela fait déjà une demi heure que nous sommes dans le parking. Je n'arrive pas à trouver le courage de sortir de cette voiture. Mes mains tremblent sur mes genoux et ma respiration est saccadée. Je ne vais pas y arriver.

-Lys, je suis avec toi, tout va bien se passer, t'es la fille la plus courageuse que je connaisse, dit-elle tout en prenant ma main dans la sienne pour calmer mes tremblements.

J'inspire un bon coup et me décide à sortir, enfin. Tala sort à son tour.

-Tu veux que je vienne avec toi ou tu préfères y aller seule? M'interroge-t-elle.

Pour toute réponse, je prends sa main dans la mienne et on commence à avancer, en silence.

Elle est au courant de toute ma vie, elle a toujours été présente pour moi, et aujourd'hui plus que jamais je la veux à mes côtés.

La porte est close et une pancarte « FERMÉ » est sur celle ci. C'était prévisible, mais ce n'est pas mon problème.

J'abaisse la poignée et rentre. Seul les employés sont présents, occupés à tout préparer pour l'ouverture.

Je m'approche du bar et interpelle le barman. Ma main était toujours dans celle de Tala, silencieuse. Elle n'a pas besoin de parler, sa présence à elle seule m'aide.

-Excusez moi, bonjour, j'ai besoin de parler à votre patron, dis-je.

-Ça ne va pas être possible, il n'a pas besoin de nouveaux employés et en plus il est occupé, dit-il tout en continuant à nettoyer ses verres, sans m'adresser un regard.

J'allais répondre, mais Tala me devance.

-Ecoute, on t'a pas demandé de raconter ta vie ou la sienne à ce que je sache, on t'a dit qu'on voulait parler à ton patron! Donc tu vas te débrouiller pour qu'il se ramène ici, dit-elle tout en haussant le ton au fur et à mesure.

-Déjà vous n'avez rien à faire dans ce bar, sortez d'ici avant que j'appelle la police! Rétorque-t-il en haussant le ton à son tour.

Les autres employés ont arrêté leurs activités, pour tourner leurs regards vers nous.

Sortez les pop-corn tant qu'à faire.

Le barman fait le tour du comptoir pour s'approcher de nous et nous pousser vers la sortie. Je ne conteste pas, en réalité mon esprit est ailleurs, perdue. Mais ce n'était pas le cas de Tala. Elle se met à hurler en disant qu'on ne sortira pas d'ici sans avoir vu le patron.

-Sortez d'ici ou j'appelle la police!

-Ose me toucher et j'appelle la police! Et vous arrêtez de nous regarder! Allez chercher votre putain de patr...

-C'EST QUOI TOUT CE RAFFUT !

Sa voix... les cris l'ont interpellé. Je lève la tête, et le vois commencer à descendre les escaliers. Il ne m'a pas encore vu. Ce n'est qu'une fois en bas des escaliers que son regard croise le mien. L'homme d'hier est donc bel et bien le patron...

Il s'agit donc bel et bien d'Arlo... on ne s'était pas trompé.

-Je..euh.. prenez tous votre journée... le bar sera fermé aujourd'hui. Je ne veux plus personne ici dans cinq minutes, ordonne-t-il.

Pendant ces cinq minutes, on reste à s'observer, les yeux brillants, lui depuis la naissance des escaliers, moi depuis le comptoir du bar, ma main toujours dans celle de Tala, la lui serrant de plus en plus pour me calmer, et elle caressant de son pouce le dos de ma main, tandis que les employés sortent les uns après les autres, non sans nous toiser du regard.

COMBINAISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant