COMBINAISON

XLIV - HISTATINE.

Point de vue de Lys :

Dans la rue, les passants me prennent pour une folle.

Les regards de travers, les messes basses...

Mais je m'en fiche.

Je continue à courir.

J'arrive enfin devant l'endroit où tout a commencé.

Et moi qui pensais arriver à me reconstruire ici...

Je rentre dans mon appartement et me précipite dans ma chambre.

Je me jette sur ma table de chevet, dans laquelle ma lettre prenait place.

J'espérais que, par miracle, elle y soit réapparu, mais seule cette horrible gravure est encore présente.

J'ai besoin de cette lettre.

J'ai besoin de la lettre de ma mère.

J'ai besoin de lire qu'on m'aime.

Maman.

J'ai besoin de toi putain.

J'envoie le tiroir hors de ma chambre, arrache ma robe et m'effondre sur mon lit, mon collier dans mes mains.

-Maman... finis-je par murmurer, fermant les yeux.

...

Un bruit assourdissant me réveille de mon pré sommeil.

Je me relève, paniquée, et avance, tentant de faire le moins de bruit possible, vers ma porte.

A travers la mince ouverture de celle ci, j'essaye de voir ce qu'il se passe, mais rien.

Il n'y a rien.

Je pose ma main sur la poignée et commence à ouvrir la porte, mais dans la foulée, un bras m'attrape et mon dos se retrouve bloquée contre un torse, tandis qu'un métal froid vient s'appuyer contre ma tempe.

Tétanisée, mes yeux s'écarquillent et ma respiration se saccade.

-PUTAIN TRÉSOR!

Mon corps est de nouveau libre et le métal quitte ma tempe.

Je me retourne et lui fais face, dans l'incompréhension.

-Klé...Kléon? qu'est ce que tu fais là?

Il détourne le regard et se dirige vers mon canapé sur lequel il s'affale, répondant à ma question.

-Si tu ne te dépêches pas d'enfiler quelque chose, la seule chose que je vais faire c'est te baiser dans chacune des pièces de ton appartement.

Je jurerai que mes joues sont aussi rouge que la robe que je portais à la soirée.

La robe...

Espèce de conne tu l'as arraché avant de dormir!

Je rentre de nouveau dans ma chambre et claque la porte, me saisissant d'un jogging et d'un pull que j'enfile avant de retourner dans le salon.

Kléon me regarde de haut en bas, faisant une moue triste.

-Je préférais la première option, ajoute t-il avec un clin d'œil et son sourire malicieux qui est de retour.

Je l'ignore, m'installant à ses côtés.

-Qu'est ce que tu fais là Kléon?