COMBINAISON

XXIII - VIDE.

Point de vue de Lys :

Je le place sur mon torse, ferme les yeux, et appuie.

Je ne sens rien.

Juste de la libération.

Cette lame qui s'enfonce dans mon corps me libère d'un poids énorme.

Je continue d'appuyer et tout autour de moi disparaît.

J'ai l'impression d'être sur un nuage.

Un sourire naît sur mes lèvres.

C'est finit.

Ma peau finit par se percer.

Mais alors que j'allais intensifier la pression sur la seule chose qui me soulage, je la sens être retirée de moi, tandis qu'un corps se plaque contre le mien.

Mon esprit est ailleurs, j'entends des voix lointaines, qui pourtant sont si proches de moi.

Mais cette lame n'étant plus placée sur mon corps. Toute la douleur me revient à l'esprit.

Mon corps se met à trembler tandis que la personne qui me tient dans ses bras intensifie sa prise, me collant encore plus à lui.

Je n'ai toujours pas osé ouvrir mes yeux, mais mon odorat s'est réveillé.

L'odeur de Dash, qui m'accompagnait ces dernières heures sur ses vêtements, emplit mes narines.

Comme un brusque retour à la réalité, j'éclate en sanglots, attrapant son pull entre mes mains, comme pour m'y accrocher dans un dernier espoir.

Ou désespoir.

Il se recule quelques instants seulement, afin de passer une main dans mon dos et une autre sous mes genoux, me portant.

Je re accroche mes mains à son pull, nichant ma tête dans son torse et fermant les yeux encore plus fort.

Contre moi, je sens sa poitrine se relever de façon saccadée.

Il me dépose sur mon lit mais je me sens instantanément vide.

Le contact physique qu'il m'avait accordé comblait le manque que mon être ressentait.

Ce contraste me fait ouvrir les yeux, au moment où Exton, Hox et Acelyn pénètrent ma chambre à leur tour.

Je me recroqueville contre la tête de lit.

Dash rejoint ses frères et soeur au niveau de l'encadrement de la porte. Ils parlent, mais aucun de leur mot ne franchit la barrière de mes oreilles.

Je suis présente tout en étant absente.

Plus aucune larme de sort de mes yeux.

Il faut croire que le chagrin ne s'exprime pas toujours à travers les larmes. Parfois il ronge le cœur, mais dans mon cas, il n'y a plus rien à ronger.

Je vois du coin de l'œil Dash se baisser afin d'attraper quelque chose.

Je devine directement de quoi il s'agit.

L'homme qui m'a bousculé à la sortie de l'entrepôt... il était bien trop étrange, j'aurai du me douter qu'il ne m'avait pas bousculé dans un élan de maladresse.

Ton sbire a bien fait son travail papa, j'ai vu la photo.

Dash se relève, avec l'objet de mes tourments entre les mains, mais n'a aucune réaction particulière.

Il se contente de regarder sa famille, la mâchoire contractée et il quittent ma chambre après m'avoir regardé avec toute la bienveillance qu'ils pouvaient me communiquer.