POINT DE VUE DE LYS :
Les rayons du soleil pénétrent dans ma chambre. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Tout se bouscule dans ma tête, je n'arrive plus à me contenir.
Après être rentrées, je me suis occupée de Tala. Je lui ai donné un médicament pour prévenir le mal de tête qu'elle aurait eu au réveil et je l'ai mis au lit.
Après ça j'ai essayé de me rendormir, mais il n'y avait plus une once de sommeil en moi. J'ai ouvert le tiroir de ma table de chevet.
Tiroir qui ne contient qu'une seule et unique chose.
La lettre de ma mère.
Je la connais sur le bout des doigts. Mon père n'avait jamais essayé de me la cacher, ou cacher mon collier.
Cependant j'avais perdu cette lettre étant petite.Il n'a jamais essayé de jouer un personnage. Il ne m'a jamais dit qu'il m'aimait. Il me regardait avec mépris. Il ne restait jamais avec moi. Je n'avais pas le droit de sortir de ma chambre. Je le voyais deux fois par jour, quand il m'emmenait à l'école et quand il me ramenait à la maison.
Il avait fait construire un couloir, reliant l'entrée de la maison à ma chambre. Je n'avais accès à rien d'autre.
Enfant, je ne comprenais pas la situation. J'aimais mon père malgré ce qu'il me faisait. C'était mon père et je me devais de l'aimer.
Cependant il refusait de m'en dire plus que lui ne l'avait décidé. Il gardait un contrôle permanent de la situation.
Tu m'as sous estimé papa. N'oublie pas que ton sang coule dans mes veines.
Ce n'est que lors du premier jour de ma quinzième année de vie, que j'ai retrouvé cette lettre. Je l'avais perdu sous le bureau de ma chambre.
Débile.
Enfin si on pouvait appeler ça une chambre. Un matelas en guise de lit et une palette de bois en guise de bureau, pour me permettre de faire mes devoirs et ainsi me fondre dans la masse, ainsi qu'un trou reliant le coin de ma chambre, au jardin, un étage en dessous. Il s'agissait de mes toilettes. Il y faisait froid, très froid. Et sombre. L'air s'engouffrait du matin au soir depuis ce trou. Seule une fenêtre au dessus laissait passer la lumière. Cette chambre était le seul luxe qui m'était autorisé.
Et je m'en contentais.
Enfin le seul luxe, excepté le dimanche, seul jour de la semaine où mon père me sortait de ma chambre, autre que pour me laisser aller à l'école, pour me mener dans une des vraies pièces de la maison, que j'arrivais à détailler une fois par semaine. Je rêvais d'aller dans ce majestueux salon et m'installer sur le canapé qui me paraissait d'un confort inimaginable, pour regarder à la télé les tonnes d'émissions dont les enfants parlaient tous les jours à l'école.
Ma contemplation était toujours de courte durée, car on arrivait bien vite à destination.
La salle de bain.
Elle était spacieuse et lumineuse. On s'y sentait bien.
C'était mon père qui me lavait, pour éviter que j'y reste trop longtemps. Ça ne me choquait pas, j'y étais habitué, pour moi c'était devenu quelque chose de banale.
A partir de ce fameux jour, je relisais cette lettre, tous les jours, prenant bien soin de ne plus jamais la perdre. C'était ma bouffée d'oxygène. Lire ma mère me dire qu'elle m'aime. Je ne cessais de l'imaginer. Était-elle grande? Petite? De quelle couleur étaient ses yeux? Ses cheveux? Quelles étaient ses expressions?
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COMBINAISON
RomansaImaginez un monde où votre avenir est déterminé par... Trois dés... Trois actions... Trois lancés... Une combinaison... Arrêtez d'imaginer et entrez dans cet univers...