COMBINAISON

XXI - NOUVELLE COLOCATION.

POINT DE VUE DE LYS :

Une fois arrivée à l'aéroport, je me suis précipité vers un guichet afin d'obtenir mon billet d'avion.

-Nous sommes navrés mademoiselle, me dit l'hôtesse, tous les vols en provenance et en direction de la Floride sont suspendus.

Suspendus? L'influence d'Arlo atteint donc même les voies aériennes?

Il a pensé à tout...

Je repars en direction de la voiture de Linos, tentant de contenir mes larmes.

« Quoi qu'il puisse arriver dans ta vie, reste forte ».

J'y arrive pas maman, c'est trop dur.

Je m'engouffre donc dans la voiture et l'espoir renaît en moi.

Si tous les vols sont suspendus, ça veut dire que Tala est toujours ici.

Les Rolz m'ont abandonné, je vais devoir m'en occuper seule.

C'est pas plus mal, je les comprends, ils ont déjà perdu Alcée à cause moi.

A leur place je me détesterai aussi.

A cette pensée, mon cœur se resserre sur lui même.

Je suis désolée.

Je démarre la voiture, les larmes aux yeux, mais rien.

Plus d'essence.

Putain c'est pas le moment.

Cette journée est entrain de se moquer ouvertement de moi.

Entre l'arrestation, la disparition de Tala, l'état d'Alcée et le rejet des Rolz, mes nerfs sont entrain de me lâcher.

La nuit est en train de tomber et je n'ai plus la force de faire quoi que ce soit.

Je ne veux pas retourner dans mon appartement, pas sans Tala, ce serait la goutte de trop.

Soudain une idée me vient en tête.

Je sors de la voiture, intercepte un taxi et lui indique l'adresse.

...

Le chauffeur me met mal à l'aise, il ne cesse de me lancer des regards insistants à travers le rétroviseur.

Je déglutis et me tourne vers la fenêtre.

La nuit, la chose la plus apaisante, mais paradoxalement, effrayante.

...

Trois quarts d'heure plus tard, on est arrivé.

Je le paye et en sortant, sa main effleure ma cuisse.

Je me raidis et sors du véhicule sans lui accorder plus d'importance.

Il s'en va et je me retrouve sur cette allée.

Les jambes tremblantes, je m'avance et toque.

Une fois.

Deux fois.

Trois fois.

La porte s'ouvre et je craque.

Je n'ai plus la force de tenir debout, mais heureusement il me rattrape à temps.

-Lys? Qu'est ce que tu fais ici?

Aucun son ne sort de ma bouche. Je le serre un peu plus dans mes bras, laissant mes larmes faire leur chemin.

Peu importe la personne, j'ai juste besoin d'un peu de réconfort.

-Eh Lys calme toi, pourquoi tu es venue ici?