Chapitre 3

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ESMERALDA

« Ne renonce pas, mon enfant, si seulement tu as une bonne volonté. Ton orage finira par se calmer.»

Angelus Silesius

Si mon père avait été là, il aurait hurlé de me relever. Parce qu'on ne se met jamais à genoux. On doit toujours être droit et fier. On ne doit jamais montrer notre peur, on doit jamais se montrer faible. C'est ce qu'il disait à mes frères, parce que pour lui je n'aurais jamais pu être dans cette situation.

Lui et mes frères auraient toujours été là, présent, pour me protéger.

Mais ce n'est pas le cas. Je dois me débrouiller moi-même et appliquer les conseils que mon père s'est tué à apprendre à mes frères.

Mais j'ai beau tout faire pour tenir, les coups qu'ils m'asseyent et le corps de Jade me font tout relâcher.

La peur imprègne mon âme et je n'ose rien faire. C'est à peine si j'ose ouvrir la bouche, par peur de finir comme Jade.

La seule chose que je fais, c'est pleuré.

Et j'en suis là. Agenouillé devant un homme dont je n'arrive même pas à voir le visage à cause de la soif et de la famine qui m'empêche d'ouvrir les yeux.

La peur me ronge, mais elle m'a rendu mes sens au moins. Et j'aurais préféré qu'elle les garde. Parce que l'odeur du sang m'aurait fait vomir si mon estomac n'était pas vide.

-Ça fait 1 semaine que cette puta est là et elle ne nous sert à rien. Autant la rendre utile pour quelque chose... souffle l'homme en collant mon visage contre son entrejambe protéger de son pantalon.

Je suis incapable de dire quoique ce sois, parce que ma gorge est beaucoup trop sèche. Je me sens sale et pas seulement à cause du lieu où je me trouve, mais surtout à cause des mains de ce pervers qui n'attend que de pouvoir me violer.

Je ne sais même pas pourquoi il ne l'a pas encore fait... mais qu'importe la raison, je ne peux que la remercier.

L'homme passe son pouce sur ma lèvre inférieure et la seule envie que j'ai, c'est de trouver la force de me lever pour pouvoir lui fracasser ses mains qui m'ont battu et touchais sans mon consentement.

-Espèce de sale obsesionado de mes couilles, lâche-la. Don Lucian ne va pas tarder à arriver, tu sais qu'il n'aime pas passer après quelqu'un.

L'homme me lâche le visage et je m'écroule au sol. Et les larmes coulent silencieusement sur mon visage. J'essaye de me contrôler, mais c'est impossible...

J'en peux plus... Quelqu'un peut-il m'expliquer ce que je fais dans tout ce bordel ?

Je sais à présent que ce ne sont pas les strip teaseuse, c'est quelque chose d'autre. Ils n'arrêtent pas de me parler de code, d'une certaine clé USB et de me demander mon nom.

Écraser contre le sol, la tête sous la chaussure de cette ordure il m'oblige à fixer Jade dont j'ai pu lui fermer les yeux, comme si ça pouvait être plus supportable à regarder.

Ce serait comme si elle dormait... sauf que la flaque de sang dans laquelle elle baigne et le trou au milieu de son crâne prouve tout le contraire.

Je voudrais qu'il parte, qu'il ferme la porte et que la nuit se couche pour ne plus être face à son corps. Mais l'odeur est toujours présente.

Je voudrais qu'il parte et qu'il n'ouvre plus jamais cette porte, quitte à mourir de faim à l'intérieur. Ce serait toujours mieux que les mains de ce pervers sur mon corps et ce qu'il me fait endurer.

Dark StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant