Chapitre 8

6.8K 311 48
                                    

ESMERALDA

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je suis resté là yeux ouverts à fixer la mer. J'ai mise une table de chevet devant la porte, pour entendre au cas où quelqu'un voudrait entrer. Mais même avec ça, incapable de trouver le sommeil.

J'ai réfléchi toute la nuit à comment est-ce que je pourrais m'enfuir d'ici. Mais aucune solution ne m'est venue à l'esprit. Et vu comme Carmen semble avoir peur d'Alessandro, elle ne risque pas de m'aider.

J'ai palpé tous les murs, centimètre par centimètre, me croyant dans un film d'action ou y aurais des passages secrets, mais bien évidemment il n'y avait rien.

J'ai fini par m'asseoir sur la terrasse à regarder la mer et les étoiles en réfléchissant à quel point ma vie avait déraillé en une seule semaine. Je n'étais qu'une simple étudiante, sans famille et stripteaseuse la nuit pour me payer un toit.

Et là, je me retrouve au milieu de cartel qui s'amusent à m'agresser et à tenter de me planter des putains de couteau dans le corps. Tout ça pour une simple histoire de clé USB dont je ne sais rien.

Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça ? Comment est-ce que j'ai pu me retrouver dans tout ce bordel ? Du plus loin souvenir qu'il me reste, j'ai toujours été une fille plutôt droite et gentille. Alors pourquoi moi ?

Mes parents m'on demandé de vivre après leur mort, mais si c'est pour vivre ce genre de chose à quoi bon.

Je rêverai de retrouver mon ancienne vie. Celle ou je vivais avec mes parents et mes frères ou rien ne pouvait m'arriver, car avec eux a mes côtés rien n'était infranchissable. Celle ou je vivais encore dans l'innocence en pensant que rien ne pouvait m'arriver.

J'ai pensé à mes frères, particulièrement à Jorge parce que les étoiles, c'était notre truc. On se posait dans le jardin et on parlait en regardant les étoiles. Mon frère était mon protecteur, je me serais jamais retrouvé dans cette situation avec lui.

On avait 6 ans d'écart, mais il avait une âme d'enfant et on s'entendait à merveille. C'était aussi le cas avec Adrian, mais il était plus en retrait en préférant étudier ou être avec ses amis.

La dernière fois où je l'ai est vue, c'était au commissariat après la fusillade. Ils se sont subitement volatilisés après, me laissant seule sans famille avec ma peine.

À l'époque, ça m'avait abattu. J'aurais tout fait pour qu'ils reviennent. À l'heure actuelle, je ne ressens que de la haine pour eux. Je l'ai detestent de m'avoir abandonné. Jorge avait 21 ans, j'aurais pu vivre avec lui et éviter les foyers et les familles d'accueil.

J'aurais pu éviter tout ça.

Ce qui m'énerve encore plus, c'est que malgré la haine que j'ai pour eux quand je repense aux bons souvenirs, ma colère disparaît complètement. Je donnerais tout ce que j'ai pour retourner à cette époque-là.

Je pars dans la salle de bain et me passe de l'eau sur le visage. Je grimace en regardant les blessures que j'ai accumulé depuis mon arrivé au Mexique.

Je repense au fait que j'ai failli me faire planter...

Il ne peut pas me faire de mal, hein Carmen ?

Ce type est totalement barge, dans quoi suis-je tombé ? Il en a encore des jeux comme ça ?

Je désinfecte mes plaies, change les compresses et de bandage puis passe de la crème sur mes nombreux hématomes.

On peut dire que je suis bien arrangé, ouais.

Dark StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant