Dark Storm

Chapitre 43

ALESSANDRO

La peur était quelque chose d'inconnu pour moi. Depuis des années, je n'avais pas ressenti ce sentiment qui fait tordre l'estomac.

La dernière fois, c'était le jour de la mort de ma mère.

Aujourd'hui, je l'ai ressenti.

Oh ce que je l'ai ressenti.

Pour elle.

Debout dans la salle d'attente, je le ressens encore.

J'ai failli mourir un nombre incalculable de fois, j'ai perdu des milliers d'hommes et je me suis pris une dizaine de balles dans le corps. Je n'ai jamais eu peur. Mais ce soir, j'ai eu peur. J'ai eu peur pour elle.

J'ai eu peur qu'elle soit morte.

J'ai ressenti mes organes lâchés, se tordre dans tous les sens à l'idée qu'elle ne soit plus là.

Et j'ai envie de me claquer le putain de crâne dans le mur.

Parce que ce que je ressens là, la peur, c'est une faiblesse. J'ai compris ce soir, qu'à présent, Esmeralda représentait une réelle faiblesse pour moi.

On m'a dit que mon cousin allait sûrement mourir quand je suis arrivé sur place, mais la seule chose que je cherchais, c'était elle. Et j'ai couru dans les flammes sans réfléchir.

J'ai senti mon cœur pomper si fort.

Et je n'ai même pas réfléchi au fait que je pouvais également mourir à l'intérieur.

Cette fille a un contrôle sur mon cerveau qui m'énerve. Parce que je veux l'empêcher, et je n'y arrive pas.

- Alors... dis le médecin en arrivant. Elle va bien. On a soigné ses brûlures, et c'est étonnant, mais elle n'a rien d'autre. Vous l'avez sauvé à temps. Vous pouvez aller la voir, mais un à la fois. Elle doit se reposer.

-Et pour Julio ? demande José.

-Il est toujours au bloc.

Je ne dis rien, je serre les dents et essaye de contrôler ce que je ressens.

C'est-à-dire, de la haine. Je voudrais ressusciter ce fils de pute pour le charcuter comme mon cousin est à cet instant. S'il meurt, ça va très mal se passer.

J'ai toujours détèstais les gens de ma famille, mais Julio est different. C'est le seul que j'ai voulu laisser en vie quand je les ai traquées un à un.

Jorge passe à côté de moi, c'est lui qui va voir sa sœur en premier. Mais il s'arrête juste avant sans me regarder.

-Je vais aller voir mi hermana, et quand je sortirai d'ici, je veux savoir exactement ce que tu fais avec elle.

Il continue sa route et je lève les yeux au ciel.

Je ne sais pas non plus ce que je fais avec ta sœur, Jorge.

- Grillé. lâche Juan.

Je serre les dents et sors de l'hôpital. Je sors mes cigarettes et inhale la première bouffée. C'est ironique de fumer alors que justement, la fumée a failli tuer ma femme quelques heures plutôt.

En y pensant, je jette directement la cigarette.

Je commence à croire aux conneries que tout le monde me rabâche.

Mon cerveau et ce qui se trouve dans ma poitrine sont en train de littéralement péter les plombs. Ils font des choses vis à vis d'elle que je n'aurais jamais pensé qu'ils étaient capables de faire.