Dark Storm

Chapitre 39

ESMERALDA

Gênant.

Voilà ce que je ressens à ce moment-là, c'est atrocement gênant. Assis à l'arrière de la voiture, Julio et José à côté de moi qui ont absolument tout entendu de notre débat avec Alessandro hier.

-Bien dormit ? me chuchote Julio.

Je le fusille du regard alors que José ricane de l'autre côté. Si Jorge et Adrian les écoute, juste devant nous, je vais devoir trouver une excuse à leurs bêtises et vite.

- Oh, je suis sûr qu'elle a très bien dormi.

Je vais le tuer.

Je donne un coup de coude à l'autre abruti et souris innocemment à Jorge qui m'interroge du regard dans le rétroviseur.

Je suis morte.

Voilà.

-Qu'est-ce qui se passe ?

Une excuse, vite.

- La gueule de bois. lui réponds Julio. Elle n'a pas dormi, elle avait l'estomac retourné.

Je baisse la tête, cachant la rougeur de mes joues. Forcement, Alessandro est dans l'autre voiture.

Dégonflé.

On aurait dû être un peu plus discret hier soir. Je me sens bête d'avoir craqué si facilement, j'aurais dû le faire courir plus longtemps, mais je ne regrette pas ce qui s'est passé.

J'en avais envie. Et j'ai passé un bon moment.

Un putain de bon moment.

Regretter ne servirait de toute manière à rien, c'est fait et on ne peut pas revenir en arrière.

Je me demande s'il regrette, lui. Il va sûrement m'éviter, comme la dernière fois où on s'est embrassé. Pour l'instant, je me dis qu'il n'avait aucun regret dans le regard.

Seul l'avenir nous dira la fameuse réaction du pingouin, c'est impossible de prédire comment réagira ce type.

-C'est bientôt Noël ! s'exclame Julio.

Oh.

Je suis surprise sur le moment, ça fait des années que je n'ai pas fêté Noël. J'avais presque oublié que cette fête existait, alors que c'était une de mes préférées avant.

-On est obligé de le fêter ? souffle José.

-Oui, on n'a pas le choix. Tu connais Carmen, si on loupe cette fête, c'est elle qui sort le gun ! sourit Adrian.

Au fond, j'ai un pique au cœur. Pendant ces trois ans, alors que j'enchaînais les services pour joindre les deux bouts, mes frères, eux, ont dû passer Noël tous ensemble.

Pendant que moi, j'étais seul...

-Il faut être sûr qu'on ne va pas encore changer de maison avant de faire les décorations.

Les garçons rigolent, comme si c'était une blague.

-Quoi ?

-Tu crois vraiment que Sandro va te laisser décorer ? Tu n'auras pas le temps de mettre une guirlande qu'elle sera déjà en morceau, mi hermana.

Qu'est-ce qu'il est chiant, celui-là.

Mais il a des doigts magiques.

-J'en fais mon affaire.

****

-C'est mort.

Je soupire en écoutant leur échange.