Chapitre 28

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ESMERALDA

Flash back

« Les yeux ouverts, je reste totalement figé dans mon lit. Incapable de parole, incapable de mouvement, juste capable d'écouter ses cris sans pouvoir faire quoique soit...

Comment peut-on faire ça à sa femme ?

Papa n'aurait jamais fait du mal à maman, jamais.

Pourquoi est-ce qu'il lui fait ça ? Madame Logan ne fait absolument rien, mais un simple regard réussi à l'énerver.

Je voudrais l'aider, mais j'en suis incapable.

Incapable.

Incapable.

Incapable

Putain d'incapable.

La peur s'infiltre de chaque partie de mon corps, je reste là à regarder le plafond. Et même quand les cris de Madame Logan cessent et que j'entends les escaliers grincer légèrement, je ne fais rien.

La poignée de la porte de la chambre que j'occupe s'actionne, mais j'ai fermé à clé. Il s'acharne sur la poignée, comme si forcer, allez pouvoir l'ouvrir.

-Je sais que tu dors pas ma douce... Ouvre-moi, c'est moi. C'est papa.

Tu n'es pas mon papa, sale enflure.

J'ai essayé de contacter les éducateurs, pour les prévenir de ce qui se passe dans cette maison. Mais aucun d'eux ne m'a écouté...

« On n'a pas d'autre famille, débrouille-toi avec celle-là et ne fais pas chier » m'avait dit Monsieur Thorens, celui qui s'occupe de moi.

Je voudrais partir, mais pour aller où ? À chaque fois que je rentre dans cette maison, je prie pour que Monsieur Logan ne recommence pas...

Mais à chaque soir, c'est la même chose.

-Allez... j'ai vu ton regard tout le long du repas. Ouvre-moi la porte, petite allumeuse... Je vais te donner ce que tu veux.

Mais je n'ai rien fait...

Je pose ma main sur ma bouche, essayant de ne pas le laisser entendre mes sanglots. Mais un seul m'échappe quand il se met à taper violemment la porte.

Faites qu'ils s'en aillent, je vous en supplie.

-TU CROIS QUE TU PEUX ME CHAUFFER COMME ÇA ET FAIRE LA DÉSIRER APRÈS ?!

Faites qu'il s'en aille...

Faites qu'il s'en aille...

Je vous en supplie. »

Fin flash back

****

Je regarde le miroir, totalement vide. Je ne sais pas quoi ressentir, ni quoi faire.

Assise sur la coiffeuse où ma mère se maquillait, je regarde mon reflet dans le miroir poussiéreux. Je n'ai plus de larmes à verser, comme si mon corps étais vidé de toute l'eau qu'il contient.

La dernière fois que je me suis regardé dans cette glace, c'était quand ma mère me maquillait pour l'anniversaire d'Adrian. Et j'avais une tout autre allure.

Mes joues n'étaient pas creuses, je n'avais aucune cerne montrant mon état de fatigue alarmant, mes yeux pétillaient de joie. Je n'avais pas l'air...

Dark StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant