Chapitre 14

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ALESSANDRO

-Elle ne risque rien, on est bien d'accord ?

Je tourne la tête vers Juan, assis côté passager qui fixe la porte d'entrée. J'ai remarqué qu'il n'était pas serein depuis que je lui avais annoncé le plan, ce que je trouve extrêmement bizarre. Juan s'en fout de toutes les missions de base, surtout une où il n'est pas l'acteur principal.

-Il se passe quoi entre elle et toi ?

J'ai déjà vu la chica lui parler et elle semble être un peu plus en confiance quand il est là. Elle ne le regarde pas comme elle regarde mes autres hommes. Lui, elle le regarde comme s'il était plus humain que nous autres.

-J'espère pour toi que tu ne la baises pas, Juan.
Il se tourne vers moi en me dévisageant.

Esmeralda est la sœur d'Adrian et Jorge, ses supérieurs. Et elle est ma prisonnière jusqu'à ce qu'elle me donne le putain de code de la clé USB, il est hors de question qu'une distraction ou la queue de Juan la devis de ses recherches.

Si elle en fait.

Alors ouais, même si je respecte plus Juan que mes autres hommes, baiser avec elle lui vaudra cher.

-¿Me estás tomando el pelo?

-Pourquoi tu t'inquiètes pour elle alors ?

-C'est la sœur de Jorge et Adrian, j'ai pas envie de subir un massacre si leur sœur ne revient pas vivante.

Bien sûr, je ne le crois pas. Surtout quand Esmeralda sort et qu'il la regarde avec un regard un peu trop insistant à mon goût.

-Baja los ojos.(baisse les yeux).

Il tourne son regard interrogateur vers le mien, mais je ne dis rien. Le temps qu'elle sera encore ma prisonnière, personne ne la touchera. Ils pourront faire ce qu'ils veulent une fois que j'aurai les informations de la clé USB.

Esmeralda arrive au niveau de la fenêtre.

-Je vais dans le coffre ? demande-t-elle.

Je ne quitte pas le regard de Juan. Je respecte énormément Juan, on se ressemble dans certaine circonstance. Son regard sur moi ne m'a jamais dérangé, mais là j'ai envie de lui crever les yeux.

-Non, va derrière.

ESMERALDA

Il y a de l'électricité dans l'air...

Juan regarde par la fenêtre avec, comme à son habitude, ses écouteurs dans les oreilles et Alessandro n'ouvre pas la bouche. Il me jette des coups d'œil dans le rétroviseur, mais je n'y prête aucune attention. Je m'enfonce dans mon siège, les mains enfoncées dans la poche du sweat que je porte et la capuche rabattue sur ma tête.

J'essaye de ne pas penser à ce qui va se passer en regardant le paysage défiler, mais je n'y arrive pas. Parce que plus le paysage passe, plus on se rapproche du moment fatidique. Je regrette d'avoir dit oui.

Aller à l'université vaut-il vraiment le prix du risque que je me fasse de nouveau kidnapper par quelqu'un d'autre ? Je ne dis pas que je suis bien chez Alessandro, mais comparer à ou j'étais avant, il n'y a pas photo.

-Pourquoi est-ce que vous n'allez pas directement chez l'homme si vous savez où il habite ?

C'est vrai, c'est complètement idiot d'attendre pour le kidnapper alors qu'il sait exactement où il est. Et c'est aussi débile de m'envoyer, moi.

Dark StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant