Chapitre 12

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ESMERALDA

Je me suis réveillé, le jour suivant, avec le dos en compote. Je n'étais plus sur la terrasse, signifiant que le pingouin m'avait porté jusqu'à mon lit.

Les informations d'hier me donnaient un mal de crâne phénoménal à force de réfléchir, les idées se bousculaient dans mon cerveau, je n'arrivais pas à assembler les pièces du puzzle. Peut-être qu'il n'y avait rien qui s'assemblait, après tout.

Je n'avais plus envie de réfléchir.

J'étais sens dessus dessous.

Je n'arrivais pas à contrôler la vague de sentiments qui me submergeait. Je ressentais une tonne de choses.

Premièrement, et c'est ce qu'il y a de plus étonnant et ça me brise le cœur de le ressentir, mais j'éprouvais de la rancœur vis à vis de mes parents. Parce qu'ils n'avaient pas tenu leurs promesses, ils n'avaient pas aidé Alessandro alors qu'il vivait l'enfer.

Je me rappelle encore toutes les images que j'ai vues, et c'est la rage qui me prend. Les coups de ceinture, les électrocutions, les morsures de chiens, les viols, son sang, les entailles... Je connaissais maintenant chaque source de ses cicatrices, et ça me mettait dans une rage sans nom.

Et si les choses avaient été différentes, est-ce que ça se passerai comme ça, entre nous ? Est-ce qu'on aurait vécu tous ça, tous les deux ? Est-ce qu'il y aurait eu un nous ?

Est-ce que j'aurais apprécié, qu'il n'y a jamais eu de nous ?

Je ne me serai même pas posé la question, il y a quelques semaines. Je me serais dit que j'aurais préféré ne jamais l'avoir connu. Ma tête me hurle de penser ça, mais je n'y arrive pas, quand il est là et qu'il me rappelle toutes les raisons pour lesquelles je suis tombé éperdument amoureuse de lui.

Mais rappelle toi les raisons de pourquoi tu le détestes.

Je me mords la joue.

"Je te forçais à rester avec moi alors que tu souffrais, et tu te forçais à rester parce que... Tu m'aimais. "

Pourquoi voulais-tu tant que je reste, Alessandro ?

"Ça m'a rongé le cerveau chaque instant que tu étais loin de moi."

Je t'ai détesté d'avoir instauré cette distance.

-Ça va aller, mi hermana. me souffle Juan, sa silhouette apparaissant derrière moi, dans le miroir.

Plus rien n'ira jamais bien, Juan.

Tu n'es plus là.

Papa et maman ne sont plus là.

Alessandro a détruit notre relation, l'une des seules choses qui me permettait de tenir debout.

Et toute cette guerre finira par tous nous tuer.

-Il n'est pas trop tard.

Si.

La haine a pris le dessus sur tous le reste.

-Esmeralda. Faut y aller. dit la voix du pingouin en toquant à la porte de la salle de bain.

Je ferme les yeux pour reprendre mes esprits. Je me rappelle pourquoi je suis ici, ce que Maria m'a enseigné, et je laisse toutes les émotions s'enfuir en ouvrant la porte. Je passe devant Alessandro sans un regard et descends les escaliers rapidement.

Lorsque j'ouvre la porte d'entrée, je tombe directement sur quelqu'un et je n'ai pas le temps de faire le moindre geste, que l'arme d'Alessandro me dépasse et la braque sur l'inconnu, qui le braque aussi.

Dark StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant