Dark Storm

Chapitre 9

ESMERALDA

Un bal.

Sérieusement ?

On nous envoie tuer quelqu'un lors d'un bal, c'est pitoyable.

Je n'avais même pas de robes pour, avant d'en trouver une sur mon lit. Je ne voulais pas la mettre, connaissant le destinataire qui doit être heureux à l'heure actuelle de pouvoir remettre un costume de pingouin.

L'apparition de mes règles n'a rien arrangé à cela.

Je fixe mes lèvres rouges, dans le miroir. À une période de ma vie, je détestais cette couleur, car c'était celle du club. À l'heure d'aujourd'hui, j'ai appris à mettre cette période de ma vie derrière moi.

Je ne suis plus Carly Joy.

Et le rouge va merveilleusement bien à Esmeralda.

La robe noire en satin qui frôle le sol, même en talon, épouse parfaitement mes formes. La fente sur le côté me permet d'y cacher mon arme et d'apercevoir ma peau bronzée. Mes cheveux noirs sont attachés dans un chignon haut pour qu'on aperçoive mon dos nu.

Il a bon goût.

Surprenant.

Je me trouve belle, dans cette robe.

-Tu es magnifique, petite sœur.

Je déglutis en m'éloignant du fantôme que mon esprit à créer. Avant, je me réconfortais dans l'idée de continuer à le voir, et de lui parler. Maintenant, je me rends compte que cela me fait encore plus souffrir, car la chute lorsque je réalise que tous ça n'est pas réel, que ça ne le sera plus jamais, fait très mal.

Après avoir récupéré mon sac, je descends les escaliers pour rejoindre l'entré, là où il m'attend. J'ai l'habitude de le voir dans ses costumes noirs, il est toujours aussi beau. Mais ce soir, je n'y fais pas attention et ne regarde même pas dans sa direction.

Je sens son regard me brûler la peau, je passe devant lui sans même lui adresser un mot.

Je n'ai pas envie de l'affronter, ce soir. Mes règles me pompent déjà assez d'énergie comme ça, et le stresse ce qu'on s'apprête à faire former une boule dans mon estomac qui me donne envie de vomir.

Je ne laisse rien apparaître sur mon visage lorsque je monte dans la voiture, rapidement rejointe par le connard qui se place derrière le volant.

Il ne parle pas, moi non plus, je réponds au message sur le groupe de mes frères, tentant du mieux que je peux de me détendre.

JULIO: ALERTE ROUGE !

MOI: Comment tu sais ?

JULIO: De quoi, comment je sais ?

Ah, il ne parle donc pas de mes règles.

Je lance un regard en coin au pingouin qui a le regard figé sur la route.

Lui, il sait.

Les chocolats et les paquets de bonbons que j'ai trouvés sur mon lit en sortant de la douche en sont la preuve. Maria a sûrement dû lui balancer sa tendance à me faire livrer des tonnes de sucreries dans cette sale période du mois.

MOI: Pourquoi du coup ?

JOSÉ: La copine de Jorge s'est embrouillée avec Adrian, elle l'a bien remis à sa place. C'était hilarant.

MOI: Quoi ? Pourquoi ?

JULIO: ELLE LUI A JETER LE VERRE D'EAU A LA GUEULE ! JE SUIS MORT, J'AIME CETTE FEMME !