Chapitre 10

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ESMERALDA

Mes deux chiens jouent ensemble, ils se roulent dans l'herbe et sautent partout, heureux de sortir. Je pourrais sourire en les voyant s'amuser comme ça, mais l'envie n'y est pas.

Sunny et Teddy sont peut-être que des animaux, mais ils m'ont aidés à ne pas me sentir seule ses derniers mois, avec Maria.

On oublie souvent à quel point un simple animal peut nous apporter du confort.

Comme on dit, le chien est le meilleur compagnon de l'homme.

Mais ce soir, ce n'est pas assez.

Toujours vêtu de ma robe, assis sur ce banc, je les regarde se courir après, le cœur lourd.

J'ai passé tellement de temps à me familiariser avec le bruit des armes, le sang et la mort et pourtant, je n'arrive toujours pas à m'y habituer.

La rage et l'adrénaline sont présentes, lorsque mes cibles sont face à moi, mais la chute est toujours terrible. Mes poumons s'écrasent, me privant d'air, mon cœur est en chute libre, me donnant l'impression d'être en train de mourir comme j'ai pu tuer ces gens. Et le pire, c'est la nausée qui me prend et le fait que je me rende compte d'à quel point tous ça me répugne.

Je me répugne.

Tout ça, ce n'est pas moi.

Ce n'est pas la vie que mon père a voulue que j'aie.

Mais je n'y arrive pas.

La douleur de mes pertes est si présente que je ne me vois pas rester là, les bras croiser.

-La vengeance ne me ramènera pas, Esmé. Ni moi, ni tes parents. me souffle le fantôme de Juan, assis a coté de moi.

Je sens les larmes me monter et mes lèvres se pincent en une fine ligne, tentant de ravaler les sanglots que je contiens.

-Je sais que tu ne fais pas ça que pour moi. Tu le fais aussi parce que tu as peur.

Peur de quoi ?

J'ai tellement vécu de choses atroces que je ne vois pas ce qui pourrait être pire.

Celui qui était mon journal intime vivant lis en moi comme un livre ouvert.

-Tu as peur que je ne sois pas le dernier. Tu as peur qu'ils s'en prennent à Jorge, Adrian, Julio, Kol, José, et même Alessandro. C'est pour ça que tu fais ça, tu veux les tuer avant qu'ils les tuent, quitte à mourir aussi.

Je penche ma tête en arrière, fixant les étoiles, dans le but de faire en sorte que mes larmes ne coulent pas le long de mes joues.

-Je ne supporterai pas une autre perte.

-Je sais, Esmé. Je sais. souffle-t-il.

Sentant ma peine, mes chiens me rejoignent et les pattes de Teddy atterrissent sur mes genoux. Sa langue vient lécher mon visage, et essuie mes larmes en même temps.

Juan a disparu à cet instant, me laissant seule, avec ma détresse.

Je me lève, et traîne les pieds jusqu'à la maison, mes chiens à mes pieds. Je retire mes chaussures a l'entré, comme un robot, et rentre dans le salon, ou la silhouette de la personne que je hais est allonger.

Sans me contrôler, je me rapproche et le regarde, les paupières fermer, l'air paisiblement endormi.

Je voudrais pouvoir réussir à dormir comme ça.

Je me permets de l'analyser et me rends compte que rien à changer. Il est toujours aussi beau, il a toujours ce charisme qui fait tourner toutes les têtes, cette aura puissante, qui fait reculer, n'importe qui.

Dark StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant