Chapitre 2

3.2K 171 16
                                    

ESMERALDA

Je ne voyais plus rien. La fumée emprisonnée toute la salle de bain, comme ce fameux soir où je m'étais retrouvé prisonnier des flammes.

Mais ce ne sont pas les flammes qui me tiennent prisonnier aujourd'hui, ce sont les souvenirs.

Je m'accroche aux parois de la douche, inspirant et expirant fort. Et je me soulage.

Je laisse passer la crise d'angoisse qui allait arriver, en me mettant sous la douche. La douleur de l'eau brûlante sur ma peau éloigne les souvenirs, me forçant à me concentrer sur la douleur physique et non celle qui se trouve dans ma tête.

Tous finis par s'en aller.

Ses mains sur ma peau, son regard transperçant le mien, ses mots doux, ses promesses, nos souvenirs.

Ça disparaît.

Son regard se fermant a jamais, ses dernières paroles, son sang sur mes mains et mon corps, son sourire comme s'il n'était pas sur le point de quitter ce monde...

Ça disparaît également.

Et tout est remplacer par ma peau qui me pique tellement que je suis obliger de la frotter, que ma tête tourne tellement que je suis obliger de me tenir pour pas m'effondrer, que mon coeur bat tellement fort que j'en oublie même l'instant ou je pensais que je ne ressentais plus rien, que ma respiration est tellement bloquer par la chaleur que je me rends compte que je respirais vraiment avant.

Et la pression sur mes épaules se relâche.

Je me sens un petit peu mieux, alors que je suis en train de souffrir le martyre.

Mais c'est la seule chose qui marche.

-Esmeralda ?

Je ferme les yeux et soupire bruyamment. Ma tête se pose contre le carrelage de la douche, espérant qu'il s'en aille afin de me laisser souffler.

-Si tu ne me réponds pas, je défonce la porte.

J'éteins l'eau et m'assois sur le tabouret que j'ai posé dans la douche, incapable de tenir sur mes jambes pour l'instant.

-Qu'est-ce que tu veux, Jordan ?

-La chef te cherche.

Je lève le bras pour ouvrir la fenêtre, faisant évader tout la fumé.

- Pourquoi ?

Il attend de longues secondes avant de me répondre, ne me rassurant absolument pas.

- Courage.

Super.

Ça s'annonce bien.

Après quelques minutes de récupération, je me lève et m'habille sans jamais me regarder dans le miroir. Je sais ce que je vais y trouver, et je n'ai pas envie de l'affronter.

Alors après m'être habillé, je sors rapidement de la salle de bain et rejoins l'institut.

****

Dark StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant