Dark Storm

Chapitre 11

ESMERALDA

Calme-toi.

Ne montre rien.

Il ne doit pas savoir à quel point tu as envie de sauter d'excitation.

Ça lui ferait trop plaisir.

Mais il est fort, très fort. Ses mots au restaurant m'ont retourné l'estomac, même si j'ai gardé mon masque, ce serait mentir de dire qu'ils ne m'ont rien procuré. Je suis sûrement juste un défi pour lui. Je ne veux plus de lui, il n'a pas plus de contrôle sur moi, et tout le monde est sous le contrôle du grand Alessandro Santos.

Et ça, ça lui fait péter les plombs.

C'est uniquement pour ça qu'il agit comme ça, n'est-ce pas ?

J'ai eu un moment de faiblesse pendant le restaurant.

Je me suis dit, et s'il était sincère ? Et si ce que je pensais avant qu'il ne m'envoie chez Maria était réel ? Et s'il m'aimait vraiment, mais ne savait pas comment faire ?

Mais on n'est pas dans un film à l'eau de rose.

Même s'il m'invite au restaurant, qu'il m'offre des roses et qu'il m'emmène voir un spectacle de danse, c'est juste pour m'avoir de nouveau sous sa coupe.

N'est-ce pas ?

-Et elle ?

Je pointe une grande blonde au corps de mannequin devant moi. Elle est magnifique, mais il ne la regarde même pas, il pianote sur son portable.

- Arrête ton char, regarde, elle est magnifique !

-Je m'en fiche.

Je soupire et réfléchis quelques instants.

-Elodie Davis ? Je les rencontrer, elle est encore plus belle en vrai ! Elle sort avec Preston Lake, mais je pense que c'est fake. Bref, cette femme est la beauté incarnée. C'est une déesse.

Il lève les yeux de son portable et me fusille du regard.

-Il n'y a qu'une diosa. Je n'ai pas besoin d'autre femme quand je t'ai toi, donc ne gâche pas ton temps a m'en trouver une autre.

-Mais tu ne m'as plus !

-Tant qu'on n'est pas divorcé, si.

-Tu as dit que tu signerais.

-À la fin de la mission. Ça me laisse le temps de te récupérer.

-Impossible. Je ne t'aime plus.

Il soupire une nouvelle fois et relâche son portable sur ses genoux, avant de tourner son visage tellement magnifique que je voudrais le déchirer de mes ongles, vers le mien.

Lassé, son visage semble être totalement désesperer lorsqu'il pose une main sur ma cuisse.

- Écoute, tu m'as fait une demande, et je vais la respecter si c'est ce dont tu as toujours besoin lorsqu'on sera sortie de tout ça. Mais ne me demande pas de regarder une autre femme alors que tu es sous mes yeux, elles sont inexistantes à côté de toi. Et ne me demande pas de ne pas essayer de... me faire pardonner.

Un battement.

Deux battements.

Trois battements.

Lent.

Je tente de compter les battements de mon cœur qui passe au ralenti, alors que les lumières s'éteignent sur ses mots et que j'ai l'impression de tomber du dixième étage a chaque mot qu'il a prononcé.