Chapitre 6

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ESMERALDA

-Chelsea, arrête...

Je me retourne, tournant le dos à mon chat qui léchait ma joue. Mais de l'autre côté, c'est Skipper qui prend le relais. Lorsque j'ouvre les yeux, je remarque premièrement mes deux chiens, à côté du lit me regarder, attendant que je me lève.

Mais la deuxième chose que je remarque, ou plutôt ressent, c'est le courant d'air.

Je me relève en sursaut et hausse les sourcils en voyant ma baie vitrée ouverte.

Mais je suis persuadé de l'avoir fermé.

Instinctivement, j'ouvre le tiroir de ma table de chevet pour m'emparer de l'arme que j'y cache.

Je sors du lit, poussant les chats sur mon passage et sent mon cœur battre plus qu'a l'habitude. C'est quoi ce bordel ? Les hommes de Maria ne rentrent jamais dans ma chambre, de peur de se faire mordre par mes chiens et je suis certaine de ne pas avoir ouvert la baie vitrée en rentrant hier soir.

Dans un premier temps, je balaye la chambre du regard, n'étant pas très grande et ouverte.

Personne.

- Va voir sur le balcon.

Je ferme les yeux, tentant de faire disparaître sa silhouette de mon esprit, me rappelant les mots de la psy que Maria m'a forcé a consulter.

Je me dirige sur le balcon, mais peu importe la force que je mets à essayer de l'éloigner de mon esprit, il me suit jusqu'au balcon. Et lorsque j'y suis, je remarque qu'il n'y a personne.

Mais quelqu'un est venu.

Il est venu.

Je prends le papier déchiré dans mes mains.

- On dirait qu'il n'est vraiment pas prêt à te lâcher. Ton plan marche à merveille.

Je soupire longuement, puis m'assois sur la chaise. En voyant trois mégots de cigarette dans mon cendrier, j'ai la confirmation qu'il était là.

Et qu'il est resté.

Prise d'une montée de colère, j'attrape une cigarette de mon paquet poser sur la table et l'allume.

-Je ne sais pas si c'est censé être flippant ou mignon.

-Flippant. Ce connard est un putain de psychopathe. lui repondais-je, sachant quand même que je parle dans le vide.

Il est à présent face à moi, mais je ne le regarde pas. Ça fait trop mal, lorsque je le fais. Parce que je sais que tout ça n'est qu'une illusion, que ce n'est pas réel.

-Tu ne devrais pas partir. Repousse ton billet, c'est beaucoup trop tôt.

-Au contraire, c'est pile le bon moment.

-T'es aveuglé par la haine, Esmeralda, prends le temps d'y réfléchir. Il n'est pas trop tard pour-

-Tu parles à qui ?

Je sursaute et tourne la tête vers le balcon d'a coté, ou viens d'apparaître Jordan. Je regarde de nouveau devant moi et ricane, il a disparu.

Malheureusement.

J'ai lu sur Internet que le déni était une phase du deuil, et que parfois, les rêves de personnes décédées peuvent être liés au stress, à l'anxiété ou à des préoccupations actuelles.

Ma psy, elle, m'a dit que je le voyais pour me rappeler que je suis en vie et qu'il est là pour me dire d'en profiter.

Maria, qui a deviné en me voyant souvent parler seul, me dit que c'est parce que c'est à présent mon ange gardien, qu'il veut juste me réconforter dans ma tristesse et qu'il veut me guider pour que je me relève de cette "pente compliquée".

Dark StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant