Chapitre 3

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New-York

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New-York.
Cinq ans plus tard.

— J'y vais les mecs, on se retrouve ce soir chez Rosa, crié-je.

Je n'attends pas de réponses de leur part, ils doivent encore dormir ou pas...

Je sors en prenant soin de bien claquer la porte d'entrée de mon ancien appartement, petite vengeance personnelle à l' attention de mes deux serial baiseurs d'ex-colocataires. Qui sont aussi mes meilleurs amis, et mes collègues. Ils m'ont empêché de fermer l'œil une bonne partie de la nuit. Les bruits qui provenaient de leur chambre, variaient entre, des rires, des gémissements plus ou moins rauques, des, c'est trop bon Théo ou vas-y plus fort Stan. Et quand tout ce petit monde a eu terminé de s'envoyer en l'air, pour enfin plonger la colocation dans le silence, il était l'heure pour moi de me lever. Mon réveil n'a eu aucune pitié pour mon manque de sommeil.

Habituellement, ils ne ramènent pas leurs plans d'une nuit à l'appartement. Mais hier soir c'était exceptionnel. Nous avons organisé une soirée pour fêter la signature de notre premier gros contrat, et pas mal de danseuses étaient présentes pour fêter l'évènement.

Je mets mes écouteurs, puis enclenche ma playlist du moment tout en descendant les escaliers de l'immeuble. Le bâtiment est typique du quartier. Avec des fenêtres d'atelier noires, la façade est en briques rouges et un escalier de secours extérieur court le long de celle-ci.

Arrivée sur le trottoir, je lève la tête vers le ciel où le bruit d'un avion attire mon attention. Il amorce sa descente et cela suffit à mes pensées pour s'égarer quatre ans en arrière... Quand j'ai débarqué à JFK avec mes valises, le cœur en charpie, le moral en berne, je ne me suis jamais sentie aussi seule, et paradoxalement, je me suis sentie libre pour la première fois de ma vie. J'allais vivre pour moi, construire mon avenir. Mon vœu d'intégrer la Juilliard School c'est réalisé et je suis fière d'avoir réussi.

Malgré tout, je flippais de me retrouver sans repère, dans une ville que je ne connaissais pas. Mais quand j'ai reconnu Théo et Stand qui m'attendaient dans le hall des arrivée, avec pour le premier un panneau dans les mains, où était inscrit mon nom, et pour le second une paire de chaussons de danse qu'il brandissait comme un trophée, j'ai su que j'avais eu raison de poursuivre mon rêve. Nos discussions régulières par Skype et Messenger, nous ont permis de nous découvrir de nombreux points communs. Notamment la danse sous toutes ses formes, car eux aussi ils étaient admis à Juillard. Plus les mois passaient, et plus le feeling grandissait entre nous. Si bien, que j'ai complètement occulté que j'allais vivre avec deux mecs... canons et célibataires avec les conséquences du à cette situation. Cela dit, ils auraient pu être aussi des serials killers que je n'aurais rien vu. Sauf que... Serials, ils le sont, mais fucker.

Si j'avais hâte de découvrir ma nouvelle vie, ma joie était altérée d'avoir laissé ma meilleure amie Sophie à Paris. J'ai beaucoup culpabilisé de l'abandonner à mon tour, pour suivre ma passion. J'étais prête à rester pour la soutenir. Mais Sophie m'a fait jurer de réussir, d'ouvrir mon studio de danse, en affirmant que ce serait ma plus belle revanche. Que sans lui, j'ai continué d'avancer. Elle a fini de me convaincre quand elle a promis de venir me rejoindre, dès qu'elle aurait terminé son école d'infirmière, avec sa fille Victoire. Non comptant de l'avoir abandonné comme un animal trop encombrant, Sophie a découvert qu'elle était enceinte d'Hugo, quand il a préféré partir avec ses deux complices.
Elle a catégoriquement refusé de le prévenir, prétextant que lui comme Malone, avaient fait le choix de leur carrière. Elle n'a pas tort. Pourtant, je suis toujours persuadée qu'elle aurait dû le mettre au courant. Peut-être que cela n'aurait rien changé, Hugo ne serait pas revenu, mais au moins, ça lui éviterait de changer de sujets à chaque fois que sa fille prononce le mot père en posant des questions. Sophie et moi avons eu de nombreuses disputes à ce propos, campant chacune sur nos positions. Nous avons décidé d'agir en adulte, ne voulant pas jeter à la poubelle notre amitié à cause de connards égoïstes, alors nous évitons le sujet le plus possible.

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