Astrid vit à Paris.
Élève dans un conservatoire de danse, elle prend des cours pour être chorégraphe afin d'intégrer son Graal, la Juillard school Of New-York.
Son quotidien se résume à ses cours de danse, son amoureux Malone, étudiant dans l'une...
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— Sebastian ?
Je craque la première.
Pour autant, je ne bouge pas de mon poste d'observation.
Je le vois se figer, puis continuer son geste de remplir son verre de liquide ambré. Il l'avale d'une seule gorgée, attirant mon regard sur ses lèvres, sa carotide, s'en ressert un dans la foulée.
Il m'ignore. Sciemment.
— J'ai merdé, je sais, je...
Un ricanement, mauvais, retentit, rebondit contre les murs puis m'atteint comme des centaines d'éclats de verre entaillant ma peau, mon cœur, mon âme.
Dès que mes yeux se sont posés sur lui, tout l'alcool que j'avais dans le sang s'est évaporé. Malone a bien essayé de me retenir mais c'était peine perdu pour lui.
Je m'avance d'un pas méfiant, comme le ferait un soigneur avec une bête sauvage blessée, Sebastian l'est. Pas physiquement, mais moralement. Jaden m'a mise en garde quand je suis passée à côté de lui, mais je l'ai ignoré. Et maintenant me voilà presque à le regretter, car je n'ai jamais vu mon latino si proche de la rupture.
Je ferme la porte en douceur.
— Seb...
— Dégage Astrid, éructe-t-il en se servant de nouveau un verre de whisky, toujours sans aucune considération pour moi.
Je distingue ses muscles tendus sous une chemise blanche à la coupe parfaite. Les veines sur ses mains ressortent tellement ses doigts sont crispés.
C'est fragile le cristal, non ?
— On doit parler.
Je ferme les yeux en m'insultant mentalement. Il n'y a pire comme entrée en matière.
Bravo Astrid.
— Enfin pas comme tu l'entends me rattrapé-je.
La branche sur laquelle je suis en équilibre est en train de craquer.
Un autre pas.
Cette fois-ci il ne répond rien, se contentant de se mettre devant la vitre qui surplombe la piste.
Je n'ai pas le droit d'être en colère, et pourtant cette fourbe grignote petit à petit ma patience.
Je suis fautive, mon manque de lui, les bulles du champagne millésimé, voir Hugo et Sophie ensemble, ont été les déclencheurs de cette stupide décision d'accepter de danser avec Malone. Mais il n' a pas le droit d'agir comme si je n'existais pas, comme si je lui était indifférente, comme si... je ne représentais plus rien pour lui.
Je sais que ce n'est pas le cas, alors je fonce dans le tas.
— Tu pourrais au moins me regarder quand je te parle.
