Chapitre 54

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— C'est bon Astrid, déclare-t-il, tu as eu ce que tu voulais

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— C'est bon Astrid, déclare-t-il, tu as eu ce que tu voulais. Je t'ai baisé, maintenant va t'en.

Et tout ça, s'en jamais dénier me regarder en face une seule fois.

Je dévale des marches sans me soucier si Sebastian me suit, chose qu'il ne fera pas, ou de la hauteur de mes talons, pas adapté pour un sprint dans des escaliers. Je passe en trombe devant Jaden qui s'apprête à faire le chemin inverse, tête baissée afin de cacher les sanglots qui dévalent mes joues, mais également pour dissimuler ma honte, comme si elle était gravée sur mon front.

J'ai vécu la pire humiliation de ma vie.

Cette facette de Sebastian que je viens de découvrir me glace de l'intérieur. Il m'avait pourtant mis en garde, du moins son attitude l'a fait, car lui, n'a pas déclaré un mot. Il s'est contenté de rester impassible, je le soupçonne d'avoir voulu agir de manière à voir jusqu'où j'étais disposée à aller. Et je lui ai donné ce qu'il cherchait. J'ai mis de côté toutes ses barrières que je pensais infranchissables et qui pourtant se sont ouvertes naturellement quand j'ai commencé mon jeu de la séduction. Pour finalement n'être pas plus considérée que ces filles qu'il baisait dans ces clubs minables.

Quand j'arrive à hauteur de notre carré, je suis stoppé par ma meilleure amie en plein sur mon passage, les bras croisés sur sa poitrine et le regard de tueuse.

— Pas maintenant, l'imploré-je.

Sophie ne bouge pas de sa place. Elle insiste.

— Qu'est-ce qu'il t'a fait ce connard de latino ?

Sans prendre la peine de lui donner une réponse, je la contourne, mais cette fois-ci c'est Malone qui s'y colle.

Putain ils ne vont pas me lâcher !

— Pousse toi Malone.

— Pas avant de savoir que tu vas bien.

Un rire désabusé franchit mes lèvres.

Il est con ou quoi ? je suis en larmes, complètement décoiffée, la robe doit être dans un piteux état, je cours pour m'enfuir, et il me demande de lui confirmer que je vais bien ?

Les mecs ont parfois des œillères, ou laissent au repos ce qui leur sert de cerveau.

— Super ! ça ne se voit pas ? fais-je sarcastique.

Mon ex m'étudie en fronçant les sourcils et la lumière doit éclairer son analyse car il ajoute :

— Je te raccompagne.

— Non !

Malone recule sous mon ton virulent.

— Tu en as assez fait.

Je suis injuste car j'y étais aussi, mais c'est toujours plus facile de reporter la faute sur les autres.

Il baisse la tête et son regard quand il le relève vers moi transpire la compassion.

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