Astrid vit à Paris.
Élève dans un conservatoire de danse, elle prend des cours pour être chorégraphe afin d'intégrer son Graal, la Juillard school Of New-York.
Son quotidien se résume à ses cours de danse, son amoureux Malone, étudiant dans l'une...
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Mes nuits sont aussi longues que mes jours... Voilà une semaine que le drame a eu lieu et je m'applique à faire comme si tout allait bien.
Les cauchemars m'envahissent, tissent leur toile macabre tout autour de mon cerveau, peuplent mes insomnies. Il y a celui où Sebastian ne vient pas me chercher à temps dans cette pièce sécurisée avant que Camélia n'appuie sur la détente. Et là, c'est la déflagration qui me fait ouvrir les yeux en frissonnant. Ou bien, il y a la version plus trash, celle où je découvre mon beau latino à plat ventre baignant dans une marre de sang...le sien, quand je remonte au salon. Le plus souvent, je me réveille en sursaut à ce moment-là, avant de pouvoir retourner son corps. Belle attention de mon esprit traumatisé. Les douces paroles soufflées par Sebastian aidée de ses bras puissants qui touchent ma peau, me donnent l'illusion et la force de croire que je suis assez solide pour encaisser et le soutenir dans ses futures tâches. Chimères enveloppées dans du papier de soie. Puis je me rendors, épuisées, nos corps enlacés.
Mais ces insomnies sont aggravées aussi par le manque de mon mec. Nous ne faisons que nous croiser ces derniers jours. Sebastian est pris toute la journée et souvent une bonne partie de la nuit, par les affaires courantes de son père.
Après l'attaque Juan a dû être transporté à l'hôpital afin de lui faire passer toutes une batterie d'examens. Son état n'a pas empiré, et le traitement donne des résultats satisfaisants, mais après ce choc, le médecin qui le suit a préféré l'hospitaliser par sécurité. Seb aidé de David doit mettre de l'ordre et continuer à traiter les dossiers les plus urgents et comme il n'a jamais voulu interférer dans le business de Juan, il passe son temps entre enfermé dans le bureau, le siège de l'entreprise et la visite aux différents partenaires. Sans exclure les visites de la police locale. Tout le monde a été interrogé, y compris moi, et j'ai bien cru que l'officier qui a soumis l'idée allait nourrir les poissons. Il a fallu toute la sagesse de David pour faire entendre raison au fils de son patron, et la promesse du lieutenant qu'il pourrait assister à l'interrogatoire pour le faire céder. Après un breefing de la part de mon latino et de son chef de la sécurité sur ce que je pouvais dire ou pas, bien sur.
Quand il me rejoint dans notre chambre durant la nuit, soit je suis déjà endormie, soit on en profite pour faire l'amour mais à aucun moment nous ne parlons. Seules nos caresses et parfois nos larmes emplissent le silence de la chambre. La seule fois où j'ai voulu qu'il me raconte sa journée, il a dévié la conversation et s'est appliqué à me la faire oublier sa tête entre mes jambes. Je n'ai pas été dupe, il l'a compris, et nous nous sommes appliqués à faire semblant. Sebastian s'en veut énormément, je le sais, pourtant je le rassure le plus possible en lui martelant que rien n'est de sa faute mais je vois bien que le doute s'immisce petit à petit en lui. Je flippe tellement qu'il veuille mettre fin à notre histoire sous prétexte qu'il n'est pas bon pour moi que je mets de côté mon propre mental. Mon propre mal être.
