Chapitre 5

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Je passe les portes du Five avec cinq minutes de retard et l'obscurité qui règne à l'intérieur contraste avec le soleil que j'ai laissé dehors

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Je passe les portes du Five avec cinq minutes de retard et l'obscurité qui règne à l'intérieur contraste avec le soleil que j'ai laissé dehors.
Mes yeux mettent quelques secondes avant de s'adapter à la différence de luminosité, puis j'avance dans le couloir, que je longe jusqu'à me trouver dans la salle immense où un bar s'étale sur tout le long du mur.

Le Five est la discothèque la plus huppée et la plus branchée de New-York. On n'y accède que sur parrainage, et en payant un droit d'entrée équivalente à un an de loyer dans l'Upper East Side.
Son cadre est luxueux. Le sol est en parquet, de grands canapés en cuir sont disposées en demi-cercle tout autour de la piste de danse, du lambris habille les murs, et d'immenses lustres en cristal diffusent une lumière tamisée, avant que les spots ne prennent le relais.
Ici votre voisin de table peut être une star de la chanson, du cinéma ou du monde du sport. Il n'y a pas de coin VIP, car chaque personne en est un, au vu du montant de la cotisation qu'il faut débourser pour faire partie des privilégiés.

Je me dirige vers le comptoir où la serveuse Cassie, si mes souvenirs sont bons, est en train de faire l'inventaire des bouteilles.

— Bonjour, fais-je en m'approchant.
— C'est fermé, précise-t-elle sans se retourner.

Le fait d'être canon doit la dispenser d'être polie.

— Pas vraiment puisque j'ai pu entrer.

Au son de mon sarcasme, Cassie la magnifique, mais pas futée, ni aimable, qualités que j'aurais cru indiscutables dans ce genre d'endroit, se retourne, pour fusiller du regard l'insecte qui prend le risque de la contredire.
Je présume qu'elle doit l'être avec les personnalités qu'elle doit servir, et moins avec le commun des mortels comme moi.

Un mètre quatre-vingt, talons compris, blonde, les cheveux aussi soyeux et brillants que ceux qu'avaient mes poupées Barbie avant que je décide de jouer à la coiffeuse. Corps de mannequin moulé dans un tailleur pantalon noir, uniforme de la maison, de grande marque.
C'est certain qu'à côté d'elle, je me sens légèrement... décontractée... avec mon jean usé, mes tennis montant, ma chemise d'homme blanche et mes cheveux attachés à la va vite en chignon bordélique.

C'est fermé, répète-t-elle en appuyant bien sur ces deux mots, pour les clients, pas, pour le personnel. Et je ne pense pas me tromper en disant que vous n'en faites pas partie. Si ?

Respire Astrid. Prends sur toi. Lui frapper la tête contre le bar n'est pas la solution.
Pourtant...
Ne va pas étrangler cette pétasse non plus. Elle fait partie des employés du mec qui te court après depuis quelques mois et qui surtout, souhaite que tu bosses pour lui.

— Effectivement, dis-je en me rapprochant pour poser mon sac sur le comptoir en verre, geste qui la fait tiquer, mais j'ai rendez-vous avec Sebastiàn... pour en faire partie justement...

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