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- Tatatata ! Ferme les yeux, Loni !

À peine a-t-il passé la porte de la maison que Corey lui bloque la vue avec ses mains. Habitué aux idées farfelues de son ami, Loni se contente de rire légèrement puis se laisse guider à l'aveugle dans une confiance absolue. Rien qu'en respirant l'air environnant ‒ odeur de café, de vieux vinyles et poils de chat qui le font éternuer ‒ il devine qu'il se trouve à présent dans la chambre de Corey. Surtout, il sent Freddie se frotter contre ses tibias pour y dépose ses satanées particules allergènes qui lui arrachent un énième éternuement.

- Corey, vire ton chat de-... atchoum ! Raah ! Cette bestiole démoniaque finira par avoir ma peau !

En se moquant un peu, Corey s'écarte pour sortir Freddie de sa chambre et ouvrir la fenêtre. Loni, ayant retrouvé la vue, peut enfin découvrir la fameuse surprise qu'il lui réservait. Éparpillés sur le lit, des vêtements de toutes sortes, robes, jupes, hauts à dentelles, talons aiguilles, ainsi que du maquillage et des vernis à ongles ressortent en tâches colorées sur la couette.

- Joyeux anniversaire en retard ! chantonne Corey dans un geste théâtrale.

- Mais je suis né en janvier, idiot ! rit Loni.

- C'est pour ça que j'ai précisé « en retard ». De cinq tous petits mois...

Loni lui donne un léger coup de coude avant de se jeter sur ses « cadeaux » tel un enfant au réveillon de Noël. Il se met à fouiller dans les sacs contenant des fards, des rouges à lèvres, des eyeliners, et parmi la pile de vêtements et de chaussures. Corey se glisse à ses côtés avec un sourire attendri aux lèvres.

- Waouh ! s'exclame Loni, impressionné. Tout ça a dû te coûter super cher !

- Pas tant que ça. J'ai fait des friperies, des petits prix, il y a aussi des vieux vêtements qui appartenaient à ma mère... Je voulais vraiment... essayer quelque chose de nouveau, avec toi. Casser les codes. M'habiller avec des vêtements que les hommes n'osent pas porter, parce qu'ils seraient « trop féminins », tu vois. En ce moment je m'intéresse beaucoup à tout ça, les questions de genres, d'orientations sexuelles...

- Toi ? sourit Loni. Tu t'intéresses à la communauté LGBT ?

Corey bredouille en rougissant :

- Ben oui... Ça t'étonne ?

- Venant de toi, c'est quand même surprenant. J'ai jamais vu un mec plus cis-hétéro...

- Eh ! s'indigne Corey avant de se jeter sur lui. C'est pas vrai, d'abord ! Retire ce que tu viens de dire !

Plié sous ses chatouilles incessants, Loni est forcé d'avouer que Corey dégage des « vibes queer » entre deux fous rires partagés. Le jeune homme cesse donc de l'embêter et Loni peut lentement reprendre son souffle.

- Du coup l'idée ce serait qu'on se travestisse ensemble ?

- Ouais... Tu trouves ça bizarre ?

- Corey... « Queer » veut dire bizarre. Je suis bizarre. J'aime ce qui est bizarre. Alors franche­ment... ton idée bizarre me plaît beaucoup.

Corey esquisse un grand sourire, mélange de joie et de soulagement. C'est une qualité qu'il adore par-dessus tout chez Loni : son ouverture d'esprit. Il ne le jugera jamais, sur quoi que ce soit, et Corey se sent totalement lui-même à ses côtés.

- Bon, par quoi on commence ?

Enthousiastes, les deux garçons partent à la recherche de la tenue idéale alors que le tourne-disque joue des airs rock'n'roll entraînants. Corey déniche une petite robe bleu cyan qu'il recommande à Loni, associée à une ceinture dorée, un collant résille et des escarpins. De son côté, Loni lui propose un crop-top vert émeraude et Corey trouve la pièce complémentaire : une mini-jupe en jeans avec des bretelles. Lorsqu'ils commencent à se déshabiller, des œillades s'échangent, un peu plus timides pour celles de Loni, un peu moins discrètes pour celles Corey.

La Symbiose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant