La Symbiose

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Bip... Bip... Bip... Bip. Bip. Bip.

L'électrocardiographe ne joue plus la même partition. Accélérée, chantante, vivante, d'un côté. De la même façon, le corps dans le lit remue légèrement. On ne le confond plus avec les draps, désormais agités par ses mouvements.

Boum boum... Boum boum...

« Ma... maman ? »

Boum boum... Boum boum...

« Loni... »

Boum boum... Boum boum...

« Tu es là... »

Bip. Bip. Bip...

La partition se poursuit.

Elle aussi, la femme respire dans son lit, comme le garçon qui se tient à ses côtés, des larmes de joie roulant sur son visage.

Forts. Vivants. Sauvés

On pourrait presque confondre ce rêve avec la réalité...

***

Loni se réveille doucement, tiré de ce tendre songe par un rayon de soleil. Ses yeux font la mise au point sur son environnement. Une chambre, un lit et un torse sur lequel sa tête repose. Loni remue un peu pour tenter de se dégager d'un bras qui lui enlace les épaules. Le drap glisse sur son corps nu, il frissonne. En une fraction de seconde, les souvenirs de la nuit passée ressurgissent, brûlants, voluptueux et jouissifs. Les joues de Loni s'embrasent.

Il s'empare de sa montre pour regarder l'heure. Presque neuf heure et demie. Il soupire de soulagement. Encore huit heures de liberté, avec lui...

Loni contemple son amoureux pendant un long moment. Son corps est étendu sur le lit, sous les draps pudiques et à la fois provocateurs qui le recouvrent tout juste à partir des hanches... Une mèche caramel s'est faufilée entre ses lèvres et termine sa course en arabesque, contre la peau laiteuse de sa nuque. Le son paisible de sa respiration et des battements de son cœur rassure Loni : sa partition n'est pas prête de s'arrêter.

Il s'approche silencieusement et effleure son nez d'un baiser.

- Debout, vieille marmotte. On n'a pas toute la journée.

Pour toute réponse : du mouvement, un léger grognement, et deux bras qui attrapent sa taille pour l'étreindre avec obstination. Il se rendort, comme si de rien n'était.

- Corey...

- Chuis trop bien, là... marmonne-t-il en frottant amoureusement sa tête contre le torse de Loni.

Ce dernier lève les yeux au plafond avec un léger sourire. Il glisse sa main dans la chevelure brune de Corey, la caresse un instant, puis subitement, enlève le drap qui le recouvrait à moitié.

- Loniiiii !!! Froid !!! gémit Corey de protestation.

- Aux grands maux les grands remèdes.

Corey se relève et bataille quelques secondes avec son amoureux pour obtenir un petit bout de couverture.

- Je sais que tu me trouves beau tout nu, mais ce n'est pas une raison pour me voler le drap !

- Bravo, tu as deviné mes véritables intentions... ironise Loni en caressant la cuisse du jeune homme.

Les yeux clairs de Corey scintillent comme l'eau d'une rivière au soleil. Ils attrapent les prunelles de Loni avec cet éclat joueur qui les rend si irrésistibles. Son sourire s'élance pour embrasser le sien avec ardeur, et s'échappent de leurs bouches des soupirs lascifs leur rappelant la nuit d'amour qu'ils viennent de passer.