Notre monde tourne à l'envers.

Chapitre 4 Cassie « Encore seule »

- Non, c'est vous qui ne comprenez pas, cette livraison devait déjà arriver il y a trois jours ! Je vais lui dire quoi à ma cliente ? La société qui gère cet envoi et incompétente, malheureusement, le plus beau jour de sa vie, ne sera pas à la hauteur de ses attentes ? Une idée de ce que ça donne une mariée en colère ? Ce n'est pas n'importe quelle mariée... Influenceuse sur les réseaux sociaux avec de très nombreux abonnés. Elle se fera une joie de partager votre réussite ou bien de vous descendre en flèche. Alors êtes-vous sûr de vouloir vous la mettre à dos ?

Le bras de fer continue quelques minutes supplémentaires mais je fini par obtenir le dernier mot. Le colis arrivera demain, ouf, me voilà rassurer. Je déteste le conflit, néanmoins dans mon métier je ne peux y échapper. Une femme organise son mariage sur plusieurs mois, il n'est donc pas astucieux de la contrarier.

J'appelle aussi tôt Madame Lorenz, il me semble judicieux de la tenir informer et de confirmer notre rendez-vous de vendredi pour les derniers essayages.

Il n'y a pas à dire, j'aime mon métier, un peu moins des jours comme celui-ci. Ou je rêve de me prélasser au soleil, les pieds dans une mer turquoise et décompresser. Avec un jolie masseur du nom de Marco qui réduirait le stress de mes cervicales avec ses doigts experts. Pourquoi Marco, je n'en sais rien. J'imagine pour le coté exotique du fantasme.

La musique de l'entrée du magasin retentit déjà, l'heure n'est donc plus à la rêverie. Je sens bien l'enchainement constant sur la journée complète. A peine le temps de croquer une pomme à midi.

*

De retour chez moi, je constate que Benjamin m'a laissé un mot sur le frigo. « Ne m'attend pas je reste manger. » Comment peux il me laissé alors que nos filles dorment chez leur marraine. J'ai songé à nous toute l'après-midi, aspirant à nous retrouver dans le calme d'une maison bien rangée, sereine, sans cris d'enfants.

Refusant de cuisiner, on aurait pu commander dans notre restaurant préféré. Le temps de la livraison s'abandonner dans les bras l'un de l'autre. Mais non...Se soir, certes notre foyer aspire au calme, mais aussi à la solitude. Et que dire du rangement...Je vais de toute évidence passer ma soirée à porter une autre casquette sur la tête, passée de celle de vendeuse à celle de femme de ménage. Avant cela, je décide de confectionner un délicieux menu. De ce côté-là au moins, je ne manque jamais d'imagination. J'opte pour une succulente quiche maison. Pour mon bonheur, j'ai décongelé une pâte, il me reste plus qu'à trouver les ingrédients. Quelques œufs frais, une boîte de thon de mon producteur bio du coin, des tomates bien rondes du maraicher. Puis ma touche personnelle, une boule de mozzarella de mon fromager adoré. Sel, poivre, moutarde, gruyère, je vais me régaler. Je commence doucement à voir la jauge de mon moral remonter. Je continue sur cette lancé, pour accompagner le tout j'épluche une laitue, quelques noix de cajou non salées, des quartiers de pommes granny pour l'acidité. Râpé des copeaux de parmesan, sans oublier l'assaisonnement une bonne huile de tomates séchés.

Pendant, la cuisson de la quiche au four, je me presse sous la douche, même si la baignoire m'attire. Se détendre dans un bon bain moussant, il n'y a pas meilleur sensation au monde. Sauf, si je barbote trop longtemps, je finirai par cramer mon repas. Je rentre dans notre salle de bain, le ton caramel de nos murs me réchauffe toute suite le corps. Je me sépare sans regret de mes vêtements, surtout de mon soutient gorge, je le jette avec plus de force. Engin de torture perpétuel qu'une femme supporte des que la puberté pointe le bout de son nez. Alors, les années défilent, on les maudit, ils nous poussent à pousser des bruits de soulagement lorsqu'on les retire. Le mien a fini sa course non par terre comme je l'aurai pensé mais sur notre échelle de bambou. Peut-être suis-je passé à côté d'une ma carrière de basketteuse professionnelle... J'éclate de rire à cette pensée.