Chapitre 17 Cassie « Atelier cuisine en famille »

36 8 12
                                    


Les jardins fleuris en cette saison sont vraiment magnifiques. Du vert à perte de vue, les haies s'accordent en harmonie avec les diverses variétés de fleurs, jasmin, rose, alizée, j'hume les parfums qui flottent au-dessus de moi. Assise à cette table en fer forgé, je profite des rayons du soleil me caressant la peau, je me fonds dans le paysage. Je me sens si bien, apaisé, sans contrainte. Des mains se posent sur mes épaules, je sourie à m'en décrocher la mâchoire. Mes doigts s'entremêlent aux siens, sa tête se niche dans mon cou. Aucun son ne sort de nos bouches, le silence comme seul écho à la plénitude d'être réunit. Puis n'en pouvant plus de ne pas avoir mon corps contre le sien, je me lève, je me jette dans ses bras. Nos yeux s'imbriquent pour ne former qu'une seule âme. Nos lèvres se soudent dans un baiser délicieux, il a le véritable goût du bonheur. Cet acte aussi indélébile qu'un tatouage, se grave pour toujours. J'en perds la notion du temps ainsi que la raison. Il passe sa main droite sur ma joue, je ferme les yeux à son contact, c'est lui qui rompt le silence.

— Je suis si bien avec toi mon amour. Mon rayon de soleil, j'aimerai passer ma vie à poser mes lèvres sur les tiennes.

N'y tenant plus je fonds encore sur lui, une étreinte passionnelle, l'impact de ses mots me touche telle une flèche tiré en plein cœur. Je le désire, ici, maintenant, dans ce monde qui n'appartient qu'à nous. Le jardin comme témoin de nos ébats, notre osmose est à son paroxysme, je prononce son prénom.

— Michaël...

Ses vas et viens de plus en plus rapide, je suis déjà au bord de l'orgasme. Je ne souhaite pas consumer nos désirs, je veux continuer encore et encore. Je brûle d'envie de passer ma vie dans la béatitude de ce moment, être ensemble me comble. Puis une explosion agite nos deux corps, des spasmes aussi intenses qu'un tremblement de terre nous consume. Nos bouches toujours accrochées, nous refusons de nous quitter. Epuisé par la fatigue, je lui chuchote à demi-mot.

— Je ne veux pas me réveiller, je suis si bien contre toi.

— Il faudra bien pourtant. Tu ne peux pas toujours voir le monde tourner à l'envers.

Mes paupières papillonnent, je m'éveille puis m'étire tel un chat en agrippant mes mains aux draps de coton. Un souffle lourd s'échappe de mes lèvres, où suis-je ? Déboussolée, je tente de reprendre vie petit à petit, ce rêve encore en tête me donne le tournis. Une fois aurait suffi, mais aujourd'hui, Michaël hante mes nuits. Mes songes chaque fois plus intenses me font perdre le fil de la réalité. Je peine à retrouver un semblant de cohérence entre la réalité et la fiction. J'attrape le verre à côté de moi, priant pour sentir le liquide noyer la culpabilité qui me ronge. Pourtant, nous n'avons commis aucune faute, seul réside les images d'un simple fantasme. Malgré cela, je lutte pour ne pas m'en vouloir.

Pourtant, la réalité est bien là, un dimanche comme les autres, je dois être à cent pour cent Cassie la maman, l'épouse. Loin du rythme effréné de la semaine, les jours de repos n'existent pas dans mon quotidien. Benjamin est debout depuis un bail, sa routine bien ficelée en place, peu importe les week end et les jours fériés. Nos filles aussi sont debout, devant la télévision, j'entends le son des dessins animés. Il est rare de me voir encore au lit, je m'évertue la plus part du temps à me lever avec mes enfants. Michaël est une plaie, un vrai fléau, il perturbe toute ma vie, j'ai besoin de me reprendre, de le chasser de mon esprit.

Une douche rapide, une tenue décontractée plus tard, je rejoins ma tribu dans la pièce à vivre. Les filles dans un plaid roses m'arrachent un sourire, elles sont si mignonnes. Je vais aller me servir mon café, je les laisse tranquilles sinon je les connais, elles vont me bombarder de questions, je ne pourrais pas déjeuner. Leur papa accoudé au bar de la cuisine fait ses mots croisés. Encore une différence par rapport à d'habitude. D'ordinaire, il lit quand je me lève et fait la page de son jeu bien après. Je dépose un chaste baiser sur sa bouche.

Notre monde tourne à l'envers.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant