J'avale rapidement mon café noir et me précipite dans le couloir. Un morceau de pain dans une main et l'autre saisissant ma paire de basket. Sans plus attendre, je quitte mon appartement. Estelle dort à point fermé, alors que je regarde ma montre pour la dixième fois depuis que je suis levé. Espérant rattraper le retard et passer inaperçu lorsque je franchirai les portes du travail. On peut le dire, la journée commence mal. A l'image, de cette semaine pourrie. L'univers m'a dans sa ligne de mire et rien ne se passe comme je l'ai voulu. Je décide de baptiser ces sept jours par un mot simple et approprié « Poisse ».Dès le lundi matin, j'ai eu cette impression qu'il allait m'arriver que des merdes. A peine le pied au sol, il flottait une aura mystérieuse au-dessus de ma tête. Lundi, j'arrive dans le parking du boulot, j'ai crevé un pneu. Mardi, mon téléphone m'a lâché des mains et a trouvé refuge sur le carrelage de ma salle de bain. Façade avant 0 carrelage 1. Mercredi, mon frère m'annonce exceptionnellement, je devrai venir à la maison d'édition samedi matin et ça a-t-il précisé « de bonne heure et de bonne humeur. » En ajoutant au préalable de mettre à jour la mise en page de son dernier thriller. Elle devra être bouclée pour jeudi. Nous étions justement jeudi, et le graphiste traitant avec nous ne m'a toujours pas envoyé la maquette. Voilà donc ce qui m'attend pour cette matinée...Des heures au téléphone ainsi de devoir m'acharner à finir les tâches journalières. La joie du monde du travail ! De ce quotidien, je m'efforce à le fuir depuis de nombreuses années. Ce dicton « Métro, boulot, dodo », je le déteste et il m'a rattrapé. A côté, j'aime penser à la femme partageant ma vie, j'attends de la voir illuminer la deuxième partie de ma journée. Grâce à son sublime sourire et sa joie de vivre. Il n'en fût rien. Estelle à l'image des moments négatifs de cette période a remplacé son éternel optimisme par une humeur massacrante. Pas un moment sans répit, une vraie boule de nerf. Des mots piquant qui fusent à tout va et ce sans raison particulière. Au début, je comprenais son état. Malgré des recherches assidues, ma blonde ne trouve pas d'emploi et essuie une quantité importante de refus. En parallèle, elle cherche la trace de sa maman. Avec qui, elle est en froid depuis pas mal de temps. Lorsque nous avions pris la décision de quitter les Etats-Unis, Estelle souhaitait une fois sur les terres Françaises renouer le dialogue avec sa mère. La trahison de cette dernière et sa fuite avec son amant a marqué ma compagne au fer rouge. Cependant, et pour des raisons qui lui sont propres, Estelle a voulu passer un nouveau cap dans sa vie en faisant une bonne fois pour toute, la paix avec ses souffrances passées. Ses recherches sont laborieuses et sa patience peu développée. Au milieu de ce tourbillon, je suis là. A moi de me prendre un florilège de remarques et de commentaires désagréables. Habitué à ce phénomène, j'ai appris avec le temps à laisser couler. Ma douce crie un bon coup et je reviens vers elle quand je la sens plus détendue et apte au dialogue. La clé pour nous les hommes c'est attendre de voir l'orage passer. S'énerver et surenchérir n'apportent souvent rien de bon. Cette méthode, je l'applique en règle générale. Sauf, en ce moment...Une frustration animale se propage au creux de ma boite crânienne et sous ma peau. Je connais déjà la coupable... Cassie. Elle parasite mon cerveau, je lutte en permanence pour la chasser de mon esprit. Sauf que Madame surf sur ma tête aussi facilement qu'elle le désire. Tel, le requin sous l'eau, je ferme la mâchoire sur son visage. Je combats à tout instant mon âme pour me concentrer sur une réalité palpable. Non un fantasme inaccessible. Cette bataille m'éreinte et condamne mon humeur. Moins tolérant, plus irritable, le cocktail idéal d'une semaine qui prend des allures de boucle infernale.
Après quelques heures de travail acharné, je constate que la matinée se passe vite. Moins pire que ce que j'avais imaginé. Tous les impératifs sont bouclés, l'horloge du bureau n'affiche pas encore midi. Je relâche la tension dans mes épaules et souffle un bon coup. Un sms d'Estelle m'apprend qu'elle m'attend à la réception pour qu'on déjeune ensemble. Mon attitude plus positive et ouvert d'esprit de par la réussite de ma matinée me fait descendre les marches en sifflotant. Heureux de retrouver ma chérie et de manger tous les deux. Peut-être qu'aujourd'hui, la malchance abandonnera son désir de me pourrir l'existence. Je l'aperçois foule sol de plus en plus vite un sourire joyeux sur mon visage. J'accélère le pas et passe mes bras autour de sa taille. Ma tête dans son coup j'hume son odeur, cette note de fleur de lys qui ne la quitte jamais m'enivre à chaque instant. Elle se retourne vers moi, je prends quelques minutes pour l'observer. Dans son jean slim noir qui moule parfaitement ses formes et se joli top bleu marine croisé en dentelle dans son dos, elle rayonne. Mais elle aurait pu porter n'importe quoi que je la contemplerai avec amour.
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Notre monde tourne à l'envers.
Roman d'amourSi, on était une couleur , elle serait un mélange de rouge et de bleu. Pour toutes ses fois où nos êtres se sont attirés et tout autant repoussés. L'harmonie d'un désaccords de nuances de violet et pourpre. Si, on était un lieu, on serait une mon...