Je papillonne des yeux tout en ayant l'impression d'avoir mon cœur au bord d'une falaise. Dans quelques secondes, il tombera en millier de particules. Un pressentiment, un stress, tous tournent autour de moi. Avoir perdu mes repères, je m'enfonce dans les abysses de ce monde à l'envers. Si les doigts de Michaël frôlent ma peau, je ne suis plus certaine de toucher la terre. Je ne peux rester tétanisé face à mes doutes... Trois coups résonnent dans ma tête...Où bien à la porte...Je suis tellement dans le coton, je ne sais pas...
— Rendort toi ma chérie, je vais aller ouvrir.
Benjamin...C'était Benjamin...L'énorme chape de plomb tapis dans mon ventre se libère, lorsque de l'autre côté près de mon cœur, je ressens la déception. Il me quitte pour aller vers la porte qui s'ouvre déjà sans lui. Michaël apparait dans le coin, je me redresse comme un i sur mon lit.
— Michaël qu'est-ce que tu veux ?
Le ton de mon mari plus froid que d'ordinaire m'interpelle. Je décide d'intervenir avant qu'un soupçon implose entre nous trois.
— Il venait pour le gage mon cœur. Vas te coucher, j'arrive dans cinq minutes.
Je me plante devant lui, je le repousse d'une main en lui décrochant mon plus beau sourire. Mon tour de passe-passe fonctionne, Ben fait machine arrière. Michaël s'apprête à repartir, il est blanc comme un linge, je dispose de peu de temps avant d'analyser plus en détail le pourquoi du comment.
— S'il te plait attend avant de déguerpir aussi vite.
La tête baissée, il semble résigné à avoir le regard planté vers le sol.
— Vous êtes fatigué, je vous laisse. Bonne nuit Cassie.
J'épingle la manche de sa chemise pour l'immobiliser. Je comble la distance entre nous puis décide de l'embrasser sur la joue...
— Merci...
Je souffle ce merci comme le vol d'une plume, nos bouches à quelques centimètres l'une de l'autre, il me regarde troublé.
— Pourquoi merci.
Sa voix rauque me fait défaillir et si je n'avais pas peur qu'Estelle ou Benjamin nous découvrent dans les marches, je l'embrasserai.
— Merci pour la soirée, je me suis beaucoup amusée. C'était sympa de ta part de masser les autres, je te promets demain, je m'occupe de toi.
Surpris mais heureux, Michaël se décale pour me laisser retourner dans ma chambre. Il me hèle une dernière fois.
— Je note dans mon portable, Cassie Lavigne me doit un massage.
— Dommage, le mien n'a plus de batterie, je ne peux pas l'écrire dans mon agenda.
Il regarde à nouveau son smartphone, sur son visage un sourire charmeur apparaît.
— Qu'est-ce que tu vas me sortir encore comme bêtise toi.
J'essaye de me pencher en avant pour voir sur son téléphone, le futur sous-entendu qu'il va me sortir mais monsieur le cache avec sa main.
— Qui te dit que j'ai une connerie à dire.
— Tes yeux ne trompent pas.
Il me lance un clin d'œil, je pouffe comme une adolescente de seize ans, puis me retourne pour attraper la poignée de la porte.
— Ok t'as gagné. Toi tu n'as plus de batterie mais moi il me reste soixante-neuf pourcent.
Je lève un sourcil en l'air mais rentre dans son jeu.
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Notre monde tourne à l'envers.
RomanceSi, on était une couleur , elle serait un mélange de rouge et de bleu. Pour toutes ses fois où nos êtres se sont attirés et tout autant repoussés. L'harmonie d'un désaccords de nuances de violet et pourpre. Si, on était un lieu, on serait une mon...