Chapitre 12 - Michaël « Comme une première fois »

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- Matthias, Estelle et moi avons passé un super moment. Merci encore une fois de nous avoir reçues. On se rappel pour se faire une sortie golf. Pas mon sport de prédilection mais écoute, tu le décris avec un enthousiasme sans nom, pourquoi ne pas essayer.

Je mets les valises dans le coffre, le referme, Estelle discute avec la femme de Mathias.

- Merci Veronica, je suis sur mon nuage là. Je te communiquerai mon cv par email pour que tu puisses en discuter avec d'autres collègues. Comme je t'ai dit, je vais créer ma page YouTube, avec des exercices de yoga et cardio. Il me tarde de rentré, je vais aller éliminer toutes ses délicieuses toxines ingurgitées pendant ce super séjour. Encore merci à vous deux.

Quelques dernières accolades, Philipe et nous même reprenons le chemin du retour. Benjamin et Cassie ont disparus relativement vite. Leur petite dernière montait en température, il semblait plus prudent qu'ils repartent pour s'en occuper.

Le corps, enfin ma tête surtout encore engourdies des excès d'alcool pèsent lourd, l'heure tardive n'aide pas non plus. Je m'endors dans la voiture de mon ami. Estelle en grande conversation avec lui, rythme l'habitacle, sa voix me berce. Si je ne conduis pas, je tombe de sommeil systématiquement en roulant. Les vibrations du moteur, le confort exigu, ses paysages qui défilent, ont sur moi un effet soporifique. Depuis que je suis gamin, il ne se passe pas un moment sans m'écrouler en voyage. Lorsque mes parents prenaient la route, je piquais très vite du nez. Au moins, la route des vacances se faisait dans le calme, je leur foutais la paix.

Mon sommeil me parait de courte durée, quand ma blonde préférée me réveille à coup de bisous tendre sur la joue. Philipe et elle m'ont laissé dormir, il me semble voir le coffre vide, nos bagages sont déjà arrivés à destination. Juste une dernière poignée de main à mon ami, je lui souhaite un bon retour.

Encore vaseux une fois arrivé à l'appartement, je m'écroule telle un phoque sur son rocher. Cette image, loin d'être très glamour arrive quand même à me faire sourire en mon fort intérieur. J'entends vaguement ma moitié converser vers moi, cependant, mes paupières refusent de s'ouvrir. Estelle souffle d'exaspération, mon envie de dormir ne lui plait guère. Avec toute la bonne volonté du monde, impossible de résister d'avantage. Je m'endors à nouveau.

Huit heures plus tard, je m'éveille enfin, un œil sur mon portable, pour réaliser l'impensable, j'ai battu mon record post soirée. Il est déjà dix-huit heures ! Toujours, allongé sur le canapé, je regarde tout autour de moi à la recherche de la jolie colocataire avec laquelle je vie. Rien ne bouge, le calme plat. Je suppose, Mademoiselle ne se trouve pas ici. Je me dirige vers notre cafetière, je lance sans plus attendre un expresso, j'actionne la musique sur la télé, je choisi ma playlist pré enregistré, je compte sur celle-ci pour me réveiller. Le café chaud au bord des lèvres, je sors de l'état de coton dans lequel je suis encore malgré ma longue sieste. Mon ventre réclame d'être satisfait. Je me prépare donc un petit encas. Yaourt au lait d'amande, saupoudré de graine de chia. Je m'attèle aussi à sortir les ingrédients pour me faire des pancakes vegan. J'ouvre les placards de notre cuisine pour sortir la farine, la fécule de maïs. Dans le tiroir de gauche, j'attrape une cuillère à soupe et le sucre de canne. Dans le frigo je râle contre moi même car je ne mets pas la main sur la compote de pomme et le citron. Sans plus tarder, je réalise ma recette. L'odeur délicieuse des pancakes arrive rapidement à mes narines.

Je pousse un râle de satisfaction, il n'y a pas à dire manger, c'est aussi bon qu'avoir un orgasme. Je m'étire une dernière fois, quand une notification sur mon portable m'attire. Mon frère vient de poster une photo sur Instagram. Lui, d'habitude discret, peu actif sur les réseaux sociaux, je ne tarde donc pas à voir ce qu'il a posté. Une image de lui retrouvant ses filles. Toutes les deux pendues à son cou, une accrochée à son dos, l'autre par devant, le recouvrant de millier de bisous. Un très beau cliché. Cassie n'apparait pas dessus, malgré tout, son visage s'impose à moi. Des flash-back de notre week end s'engouffrent dans mon esprit. Des sourires, des sons de ses éclats de rires s'échappant de ses lèvres se matérialisent dans mes oreilles. Ses magnifiques yeux émeraude qui me transperçaient, je me souviens de tout... Je voudrai pourtant chasser ces souvenirs. Je me masse les tempes en me dirigeant vers mon balcon pour prendre une bonne bouffée d'air. Je m'accole à la rambarde en essayant de concentrer ma tête sur un autre sujet mais rien à faire. La culpabilité s'infiltre, elle prend déjà possession de mon être.

Notre monde tourne à l'envers.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant