Chapitre 34 - Michaël - Echec et mat-

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Quelques heures avant le week end...

Les muscles endoloris et crispés, je me réveil embrumé ne sachant plus ou je suis. Je m'étire tant bien que mal, instant regretté aussitôt, une crampe au mollet me provoque une douleur vive. Un cri s'échappe de ma bouche avec zéro contrôle tant la sensation désagréable ressentie me fait mal. Je tends alors ma jambe le plus droit possible puis me masse de manière à diminuer la pression. Je me redresse du canapé non sans me prendre la tête entre les mains, celle-ci pèse dix tonne. Les piqûres invasives qui me picorent le cuir chevelu m'alarment sur mon degré d'alcool d'hier. Les quelques confidences dévoilées à mon ami Philippe me reviennent en mémoire, la pièce autour de moi tourne plus que d'ordinaire, je me demande si j'ai bien fait de lui parler de mon problème. Je consulte mon portable, je me rends compte qu'il n'est pas si tard, après l'analyse de la luminosité, je constate qu'Estelle dort encore à point fermé. J'ai des vagues de souvenirs de mon arrivé dans l'appartement hier soir suivi de sa colère noire... Je marche à pas de loup jusqu'à la salle de bain malgré ma migraine carabiné et file sous la douche. Je ne m'éternise pas, je me presse pour aller courir.



*



Une fois mon sport effectué, mes tensions s'évacuent, je rentre à l'appartement avec un bouquet de fleur. Cette attention a pour but d'adoucir l'humeur de ma chérie. Le seuil tout juste franchi, je sens l'odeur du café embaumer la pièce principale. Estelle me tourne le dos mais je peux sentir son aura encore bien énervé filtrer à travers les pores de sa peau. Lorsqu'elle pivote enfin vers moi, son regard bleu azur me lance des éclairs de rage. Je lui tends les roses rouges mais elle ne les saisit pas, aïe, le dialogue entre nous risque d'être tendu.

— Estelle j'ai complétement merdé. Je suis sincèrement désolé. Mon portable n'avait plus de batterie, je n'ai vu tes appels qu'une fois réveillé ce matin.

Je me décide à lui parler en toute franchise. Contre toute attente, elle prend le bouquet, je m'attends à la voir humer leur parfum, j'imagine déjà sa bouche dessiner un sourire. J'ai faux sur toute la ligne, ma fiancée les jette dans l'évier de la cuisine.

— Un peu de délicatesse pour ses pauvres fleurs, elles n'y sont pour rien.

Je me positionne derrière son dos pour les récupérer, les mettre dans un vase. Estelle ne prononce toujours pas un mot. Le bouquet remit en ordre, je le place au centre de notre table à manger.

— Qu'est-ce que je dois faire pour que tu me parles ?

— Fait comme hier ! Ignore-moi ! Je ne veux pas entendre tes excuses. Pour le moment, je te demanderai de faire tes valises.

Elle s'éloigne vers la chambre, mon sang se fige.

— Mes valises ! Justes pour une soirée entre copain. T'es sérieuse !

— Ne te fais pas de film, je ne suis pas si idiote. Ton frère a téléphoné pendant ta soirée de débauche. Le meilleur ami de Cassie, nous invite à venir passer le week end dans un chalet non loin d'ici.

Elle me plante là sans aucunes autres explications. L'image de ma belle-sœur se matérialise devant mes yeux. Je reconnais qu'au lieu de m'inquiéter pour ma relation de couple, je ne pense qu'à elle. Savoir, qu'on pourrait se voir pendant deux jours me fait sourire, je me dis que peut être ce David n'est pas si con après tout. Notre dernière rencontre m'a laissé un sentiment d'inachevé, un vrai beau gâchis. Aucune attraction, juste un beau méli-mélo de sentiment. Comme, un arrière-goût amer, je ne souhaite plus d'une relation comme ça avec Cassie. Par le passé oui, on n'a pas brillé dans nos rapports, des coups d'éclats rythmées nos échanges, l'enfer pour l'époque. Il n'y a donc aucun intérêt à reproduire ce schéma. Le seul avantage d'hier, nous ne blessions personne en nous disputant ainsi. S'attirer et bien plus dangereux que de se disputer, nous avons déjà été à deux doigts de nous embrasser, évitons de revivre le même risque.

Notre monde tourne à l'envers.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant