TW : Attention ce chapitre peut heurter la sensibilité d'un public non averti.
Je sursaute au moindre son extérieur, mes yeux se referment, mon corps lutte, je souhaite rester éveillée. Les garder ouverts au cas où le médecin, une infirmière m'apporteraient des nouvelles. Je bouge dans tous les sens ne sachant pas comment m'étendre sur ce vieux fauteuil grinçant. L'attente est interminable, je cligne des paupières pour regarder quelle heure il est. Aujourd'hui, nous sommes le premier Novembre coïncidence... Mon cœur se serre à nouveau dans ma poitrine, je lutte pour réprimer une montée de larmes. Je multiplie les crises de nerfs et de sanglots depuis ce coup de téléphone atroce d'il y a quelques jours.
Flash-back
Le corps alourdi d'avoir trop consommer d'alcool, je virevolte dans un autre monde, bercée par mes songes de souvenirs brumeux. J'entends de très loin une sonnerie de téléphone, je me demande bien le rapport de cette musique dans mes rêves. Mon instinct me pousse à ouvrir les yeux. Mais, j'ai bien du mal à tourner dans le lit, la pièce tourbillonne autour de moi. Le son s'intensifie, il ne s'arrête pas, je tâtonne la place à mes côtés pour demander à Michaël de répondre car je n'ai pas la force. Mais je ne trouve que je le vide et le froid, où est-il ? Les morceaux dans mon cerveau se reconstituent au fur et à mesure, je me remémore par flash la soirée et mes nombreux verres ingurgités. Mon portable continue de vibrer, j'imagine que ça doit être important alors je décroche.
— Allô ?
— Madame Genève, Centre Hospitalier de Royan, nous cherchons à vous joindre suite à l'entrée en urgence dans nos services par un membre de votre famille.
Mon sang ne fait qu'un tour, je me redresse dans les draps le cœur tambourinant dans ma poitrine.
— Diane Facelle a été admise en service d'oncologie suite à de nombreuse douleur dans l'abdomen, votre numéro et votre nom sont inscrits dans son dossier en cas d'urgence.
— Je suis sa fille...
Le reste, je ne l'entends plus que d'une oreille tant les torrents de larmes se déversent sur mes joues. Lorsque, je raccroche, je suis l'ombre de moi-même, une marionnette, un pantin désarticulé. Je rejoins le rez-de-chaussée pour essayer de retrouver Michaël. Mon chagrin me transperce telle une lame de rasoir, je n'arrive plus à rester silencieuse. J'hoquète, dans ma bouche des gémissements s'écrasent dans le silence du chalet, lorsqu'enfin, j'aperçois des ombres venir à ma rencontre. Michaël et Cassie se précipitent vers moi, les mots se meurent... Comment expliquer l'inexplicable... Je ne comprends pas moi-même, je n'y arrive pas...
On me tapote l'épaule, j'ouvre à nouveau les yeux me replongeant ici dans cette chambre aseptisée. Une infirmière m'observe avec un sourire compatissant, j'appréhende ce qu'elle va me dire. Maman a dû être opéré d'urgence mais je n'en sais pas plus.
— Excusez-moi Madame, je vous informe que votre mère est en salle de réveil pour le moment.
Je me lève de mon fauteuil et commence à arpenter la chambre, je n'ose pas lui demander si tout c'est bien passé tant un sentiment me brise de l'intérieur. Comme une sonnette d'alarme qui hurle qu'à partir de cet instant tout mon monde basculera pour toujours. Alors qu'elle se dirige vers la porte, je la hèle.
— S'il vous plait, pouvez-vous me dire si l'opération s'est bien déroulée ?
Sa tête change, un voile de tristesse apparaît dans le coin de sa rétine, mon souffle se bloque dans ma gage thoracique...
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Notre monde tourne à l'envers.
Lãng mạnSi, on était une couleur , elle serait un mélange de rouge et de bleu. Pour toutes ses fois où nos êtres se sont attirés et tout autant repoussés. L'harmonie d'un désaccords de nuances de violet et pourpre. Si, on était un lieu, on serait une mon...