Chapitre 29 Cassie « Un ami, c'est pour la vie. »

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— Vous savez à un moment donné, je ne suis pas magicienne. Vous trouvez un default dans toutes les robes que je vous propose. On a essayé du court, du long, du traditionnel, mode sirène, empire. Laissez-vous le temps de la réflexion sur ce que vous désirez réellement, où aller voir une couturière. Je ne vois que cette option. Mais là ça dépasse mon domaine de compétence.

J'aperçois Marie arrivée, elle prenait à quatorze heures, je consulte ma montre, trente minutes de retard ce n'est pas son habitude. Je prends congé auprès de ma cliente exécrable du jour et rejoins mon amie. Elle dépose sa veste au porte manteau dans des gestes lents, comme si le monde pesé sur ses épaules. Le regard vide et triste, je ne la sens pas dans son assiette.

— Tout va bien Marie ?

— Oui...

Son ton est monocorde mais je n'ai pas le temps d'en savoir plus que la mariée me hèle à l'autre bout. Une vraie casse bonbon, je n'ai pas la patience pour prendre des gants, tout m'irrite et m'insupporte, impossible de calmer la colère qui m'habite. La bienfaisance et ma conscience professionnelle me pousse à lui accorder mon temps de manière la plus courtoise possible. Alors que ma petite voix intérieure rêve de lui dire d'aller se faire foutre.

Une demi-heure plus tard, je suis enfin débarrassée de cette emmerdeuse, je retrouve Marie en réserve toujours aussi déprimée. Je lui propose un café, nous, nous installons toutes deux dans la salle de pause.

— Alors ?

Mon amie me regarde surprise par ma question, sans vraiment trop comprendre où je veux en venir. Donc j'insiste.

— Faut-il que je te tire les vers du nez pour que tu me racontes ton mal être actuel ?

Des larmes lui ruissellent sur les joues, je m'en veux d'avoir été un peu brusque avec elle. Marie pleure, elle renifle pour essayer de m'expliquer comme elle peut ce qui la fait tant souffrir. Pas habituée à la voir dans cet état, je m'empresse de la serrer contre moi, ses sanglots résonnent dans la pièce, je n'ose prononcer un seul mot. J'attends en silence qu'elle déverse tout le contenu douloureux qui l'affecte. Au bout de quelques minutes, elle se redresse puis me murmure un merci. Je lui tends un mouchoir pour qu'elle essuie les dernières traces de son chagrin. Puis enfin sa langue se délie.

— Pardon Cassie, c'est un comportement inapproprié sur le lieu de travail.

— Mais non voyons, ne t'en fait pas pour le boulot et parle-moi. Qu'est ce qui ce passe ?

— Je suis désolée de m'écrouler de la sorte. Ma vie amoureuse représente un tel désastre, comment être convaincu que le grand amour existe après de telle déception. Je les attire Cassie.

— De quoi tu parles ? Que devient Billy ? Vous avez rompu ?

— Billy, ça fait deux mois que c'est fini...

Elle me balance cette information d'une voix à peine audible, je décide de me refaire un café tant je me sens à l'ouest et dépassée.

— Excuse-moi Marie, tu as du me le dire, je n'ai rien retenu comme tout en ce moment. Enfin, je refuse de me trouver des excuses, dit moi qui t'as fait tant de peine ?

Elle m'explique alors avoir participé à une convention, il y a quelques semaines autour des jeux de rôle. Mon employé geek dans l'âme ravie de participer à rencontrer un homme sympathique avec qui elle a toute de suite accroché. Echange de sms régulier, puis coup de téléphone, ils se sont revus et ont débuté une histoire.

— Avec mes déboires passés, je voulais prendre mon temps et ne pas coucher avec lui trop vite. Il était doux, patient, on se faisait des sorties cinéma, je l'invitais avec mon groupe d'ami pour des parties de donjon et dragon, tout se passait bien.

Notre monde tourne à l'envers.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant